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Ukraine : la centrale de Tchernobyl totalement coupée du réseau électrique


Rafael Grossi (ici le 4 mars lors d'une conférence de presse), directeur général de l'AIEA, a proposé de se rendre à Tchernobyl pour négocier avec l'Ukraine et la Russie afin d'essayer d'assurer la sécurité des sites nucléaires ukrainiens. (photo AFP)

L’alimentation électrique de la centrale nucléaire de Tchernobyl et de ses équipements de sécurité est « complètement » coupée en raison d’actions militaires russes, a annoncé ce mercredi l’opérateur ukrainien Ukrenergo.

La centrale de Tchernobyl, à l’origine de la plus grave catastrophe nucléaire civile en 1986, « a été complètement déconnectée du réseau électrique en raison des actions militaires de l’occupant russe. Le site « n’a plus d’alimentation électrique », a-t-il déclaré sur sa page Facebook. L’offensive étant en cours, « il n’y a pas de possibilité de rétablir les lignes », précise encore l’opérateur.

Le site de Tchernobyl, situé dans une zone d’exclusion, comprend des réacteurs déclassés et des installations de déchets radioactifs. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA), gendarme onusien du nucléaire basé à Vienne, n’avait pas réagi dans l’immédiat. Quelques heures plus tôt, elle avait « indiqué que la transmission à distance des données des systèmes de contrôle » installés sur place « avait été coupée ». L’Agence faisait ainsi référence aux caméras et autres outils placés par l’Agence dans le cadre de sa mission de surveillance du caractère pacifique des programmes nucléaires dans le monde.

Plus de 200 techniciens et gardes sont bloqués sur le site, travaillant 13 jours d’affilée sous surveillance russe. L’AIEA a demandé à la Russie de les autoriser à effectuer des rotations, le repos et les horaires fixes étant essentiels à la sécurité du site. « Je suis profondément préoccupé par la situation difficile et stressante dans laquelle se trouve le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl et par les risques potentiels que cela comporte pour la sécurité nucléaire », a averti le directeur général Rafael Grossi.

Ce dernier a proposé à plusieurs reprises de se rendre en Ukraine pour établir un cadre garantissant la sécurité des sites nucléaires pendant le conflit, le premier à se dérouler dans un pays doté d’un vaste programme nucléaire.

Mise à jour à 15 h20 : Cet incident ne présente « pas d’impact majeur sur la sécurité », selon le gendarme onusien du nucléaire.

Le site de Tchernobyl, situé dans une zone d’exclusion, comprend des réacteurs qui ont été déclassés après 1986, dont le réacteur numéro 4 recouvert d’un sarcophage, et des dépôts de déchets radioactifs. Selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, la centrale dispose de « générateurs de secours d’une capacité de 48 heures ». « Après cela, les systèmes de refroidissement du combustible entreposé vont s’arrêter », a-t-il averti sur Twitter.

Actuellement, 20 000 assemblages combustibles sont stockés dans la piscine d’entreposage du site. Toutefois, compte tenu du temps qui s’est écoulé depuis l’accident de 1986, « la charge thermique de la piscine et le volume de l’eau de refroidissement sont suffisants pour assurer une évacuation efficace de chaleur sans électricité », a estimé l’Agence internationale de l’énergie atomique sur Twitter.

« L’AIEA ne voit pas d’impact majeur sur la sécurité », a-t-elle ajouté.

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