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UE : le coronavirus pourrait entraîner plus de demandes d’asile


A l'instabilité politique s'ajoute l'insécurité sanitaire pour des populations déjà en situation intenable. (illustration AFP)

Les risques d’une propagation du coronavirus dans les pays pauvres et d’une résurgence du groupe jihadiste Daech pourraient entraîner une augmentation des demandes d’asile « à moyen terme » vers l’UE, estime mardi l’agence européenne de l’asile.

Le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) avait rapporté fin avril une baisse de 43% des demandes d’asile enregistrées en mars dans les 27 pays de l’UE, la Norvège et la Suisse, en raison des mesures d’urgence et fermetures de frontières décidées par ces pays pour lutter contre la pandémie.

Dans un rapport, l’EASO souligne cependant que la vulnérabilité face au Covid-19 des pays pauvres, d’où sont issus la majorité des demandeurs d’asile en Europe, les risques accrus de famine, d’insécurité et d’un regain d’activité de l’État islamique « pourraient affecter la migration » vers l’Europe et « conduire à une hausse des demandes d’asile à moyen terme ». Si la pandémie s’est jusqu’à présent « concentrée dans les pays développés », l’EASO avertit du « risque moyen à élevé que l’épidémie finisse par s’installer dans les pays d’origine et de transit » des demandeurs d’asile.

S’appuyant sur des données du Centre commun de recherche, service scientifique de la Commission européenne, l’EASO souligne le manque de moyens de ces pays pour faire face à la pandémie, citant l’Afghanistan, le Bangladesh, la République démocratique du Congo, l’Érythrée, la Somalie et la Syrie.

« Un vide à exploiter » pour les jihadistes

Ces pays « ont aussi bien moins de lits d’hôpitaux et de médecins par habitant », indique le rapport, rappelant que le lavage régulier des mains n’est pas possible sans eau courante, et que 84% des foyers de RDCongo n’y ont pas accès. La distanciation physique n’est pas praticable pour ceux qui vivent dans des endroits surpeuplés, poursuit l’EASO, qui note qu’au Soudan 92% de la population urbaine vit dans des bidonvilles.

L’agence européenne relève aussi que le retrait d’Irak des troupes de la coalition internationale anti-Daech dans le sillage de la pandémie a laissé « un vide » que le groupe jihadiste « cherche à exploiter ». « Même si l’EI a perdu son chef dans un raid américain en octobre 2019 et a perdu beaucoup de territoire, il se retrouve avec plus de liberté pour opérer et une expérience des lockdowns », note l’EASO.

LQ/AFP

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