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Thaïlande : Phuket a rouvert aux touristes malgré le virus qui sévit dans le pays


Les nouveaux arrivants devront passer 14 jours sur l'île avant de pouvoir se rendre ailleurs en Thaïlande (Photo AFP)

Les premiers voyageurs internationaux exemptés de quarantaine ont atterri jeudi matin sur l’île touristique de Phuket dans le sud de la Thaïlande, alors que le pays cherche a relancer une industrie touristique exsangue depuis la fermeture de ses frontières en mars 2020.

Le tourisme représente près d’un cinquième de l’économie du royaume et avant la crise, environ 40 millions de voyageurs se rendaient tous les ans en Thaïlande. A cause des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19, la Thaïlande a enregistré en 2020 ses pires résultats économiques depuis la crise asiatique de 1997. De grands espoirs ont été placés dans ce que le gouvernement a baptisé le « bac à sable de Phuket », un modèle qui permet à des voyageurs complètement vaccinés de séjourner sur place sans passer par une quarantaine.

Environ 250 passagers devaient arriver sur l’île touristique jeudi pour le premier jour de sa réouverture à bord de quatre vols, pour profiter des célèbres plages de sable fin de Phuket quasi désertes depuis plus d’un an. Un premier avion s’est posé peu après 11H00 locales (04H00 GMT) sur l’aéroport de Phuket en provenance d’Abou Dhabi.

Ces arrivées surviennent alors que le royaume tente actuellement de contenir une troisième vague de coronavirus, la pire qu’il ait connue, en imposant des restrictions dans la capitale Bangkok et sa périphérie, qui ont vu les variants Alpha et Delta se propager. Mais Phuket reste relativement épargnée, car les autorités thaïlandaises ont lancé une campagne de vaccination de masse pour s’y préparer et 70 % des habitants ont reçu au moins une dose.

Réouverture du pays d’ici octobre

Un centre de commandement qui suit les mouvements des visiteurs étrangers via une application mobile que les touristes doivent installer à leur arrivée, a pour mission de prévenir tout risque de cluster. Des conditions strictes sont posées pour ceux qui choisissent Phuket pour leurs vacances. Outre le fait d’être vaccinés, seuls les voyageurs en provenance de 66 pays, dont la France, considérés comme faiblement ou moyennement à risque, sont éligibles.

Ils devront passer 14 jours sur l’île avant de pouvoir se rendre ailleurs en Thaïlande et devront subir trois tests PCR pendant cette période, une dépense de plusieurs centaines de dollars pour une famille. « C’est trop lourd », estime Kongsak Khoopongsakorn, président de la section sud de l’association des hôtels de Thaïlande.

Il espère que certaines des restrictions seront levées d’ici le 1er octobre, début de la saison touristique en Thaïlande. Si ce n’est pas le cas, « nous risquons de perdre une autre saison (…) Cela pourrait être désastreux et condamner de nombreux établissements à ne jamais rouvrir leurs portes », déplore-t-il. M. Kongsak a ajouté que les autorités avaient revu à la baisse leur prévision d’entrée dans les « bacs à sable », qui était de 129.000 visiteurs au troisième trimestre, pour la ramener à 100.000.

Après Phuket, où pratiquement 90% des hôtels avaient du fermer, l’île de Koh Samui doit rouvrir courant juillet puis le reste du pays d’ici octobre. Mais même un petit nombre de visiteurs sera une bouée de sauvetage pour des vendeurs désespérés comme Thewan Phromyang, qui loue des chaises longues sur la célèbre plage de Patong à Phuket. « Je n’ai pratiquement aucun revenu. Nous pouvons seulement nous nourrir », a déclaré à l’AFP cet homme de 49 ans.

Un autre haut lieu touristique de la région, Bali, avait envisagé une réouverture en juillet, mais les autorités indonésiennes semblent avoir fait marche arrière alors que les cas de virus atteignent des niveaux record dans ce pays d’Asie du Sud-Est.

Bien que Jakarta n’ait pas annoncé d’annulation officielle, les commentaires formulés cette semaine par le ministre du tourisme laissent entendre que toute tentative d’accueillir à nouveau les touristes sera probablement retardée jusqu’à ce que la montée en flèche des contaminations soit enrayée.

LQ/AFP

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