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Syrie : « impasse totale » de la solution politique, le terrain dicte sa loi


La bataille fait rage pour reprendre Raqa, fief de l'EI. (photo AFP)

La perspective d’un règlement négocié de la crise syrienne est dans « l’impasse totale » et seul le « terrain dicte sa loi » aujourd’hui, a déploré un responsable de l’opposition syrienne, alors que l’émissaire de l’ONU espère reprendre des négociations en juillet à Genève.

« La Syrie est dans une impasse totale. Il n’y a ni solution militaire, ni solution politique », a déclaré dans un entretien Monzer Makhous, un porte-parole du Haut Comité des Négociations (HCN), principale plateforme de l’opposition pour les négociations intersyriennes engagées depuis 2016 à l’ONU à Genève.

« Nous sommes déterminés à aller au bout de ce processus. Nous n’attendons pas grand chose de Genève mais nous n’avons rien d’autre pour le moment », a-t-il ajouté, alors que six séries de pourparlers indirects se sont tenues dans la ville suisse depuis début 2016, entre représentants du régime de Damas et de l’opposition.

L’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura espère reprendre les pourparlers en juillet après le ramadan.

« Nous irons. Mais on tourne toujours dans la même spirale: l’opposition qui veut parler d’une vraie transition, et le régime fixé sur le terrorisme et prêt à n’envisager que des retouches politiques pitoyables et inacceptables pour le peuple syrien », a résumé M. Makhous, « ambassadeur » de l’opposition syrienne en France.

« Nous sommes les otages des intérêts régionaux et internationaux, il n’y a plus de volonté syrienne propre », a déploré le responsable, constatant que « les priorités ont changé » en Syrie, où la coalition internationale antijihadiste est engagée dans la bataille pour reprendre Raqa, fief du groupe Etat islamique dans le nord du pays.

« La problématique Assad n’est plus une priorité pour nombre d’acteurs régionaux et internationaux », a constaté M. Makhous, alors que l’opposition syrienne réclame une transition politique et le départ du président Bachar al-Assad, qu’elle considère comme le principal responsable du bain de sang.

La reprise totale d’Alep (nord) en décembre 2016 par le régime de Damas et ses alliés russe et iranien, a marqué un tournant dans le conflit et accentué la perte de vitesse de l’opposition non jihadiste, repliée dans la province d’Idlib (nord).

Les combats se concentrent désormais dans le sud du pays. De son côté, la coalition internationale est concentrée sur la bataille de Raqa, où elle appuie les FDS, une alliance de combattants dominée par les Kurdes, pour reprendre la ville.

« C’est le terrain qui dicte sa loi », a déclaré M. Makhous. Le conflit en Syrie a fait plus de 320.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011.

Le Quotidien / AFP

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