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Sommet de Bruxelles : l’UE retrouve la confiance, Theresa May fragilisée


Si les États, il faut aussi que la politique devienne plus efficace

Les dirigeants de l’UE se retrouvent jeudi et vendredi à Bruxelles pour un sommet sous le signe de la confiance retrouvée, notamment après l’élection d’Emmanuel Macron, et face à Theresa May fragilisée un an après le référendum sur le Brexit.

« Notre optimisme doit encore rester extrêmement prudent, mais nous avons de bonnes raisons de l’exprimer », a déclaré le président du Conseil européen Donald Tusk jeudi matin lors d’une conférence de presse précédant le début du sommet. Croissance économique dans tous les États membres, recul du chômage, accord sur la dette grecque, défaites électorales des europhobes: autant de motifs de satisfaction, selon Donald Tusk.

L’Union à 27, ébranlée par le vote il y a exactement un an en faveur du Brexit, a réussi depuis à afficher son unité. Le lancement officiel lundi des négociations sur le retrait du Royaume-Uni, par les deux équipes nommées par Bruxelles et Londres, a ainsi montré que l’Union européenne pouvait imposer son tempo aux Britanniques. La Première ministre britannique Theresa May, qui s’est dite prête à renoncer à un accord de retrait plutôt que d’obtenir un « mauvais accord », se présentera fragilisée devant ses homologues, privée de majorité parlementaire après des élections qu’elle avait pourtant elle-même convoquées dans l’espoir de renforcer sa main dans les tractations à venir.

Son intervention devrait être brève car il ne s’agit pas d’ouvrir une discussion, ont insisté plusieurs sources diplomatiques à Bruxelles. Selon un porte-parole de Downing Street, Theresa May dévoilera les « principes » qui guideront les Britanniques pour négocier le sort des citoyens directement concernés par le divorce. Un document plus détaillé sera ensuite publié le 26 juin.

Le Premier ministre luxembourgeois et son homologue britannique, ce jeudi. (photo AFP)

Le Premier ministre luxembourgeois et son homologue britannique, ce jeudi. (photo AFP)

À la suite du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble et du président français Emmanuel Macron, Donald Tusk a même évoqué l’hypothèse selon laquelle le Royaume-Uni resterait dans l’UE.

« Vous pouvez dire que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul », a-t-il dit, en citant les paroles du tube « Imagine » de John Lennon. Une discussion aura lieu à 27 sur la relocalisation de deux agences européennes basées à Londres (l’Autorité bancaire et l’Agence des médicaments), qui vont devoir quitter le territoire britannique. « C’est la première question post-Brexit que nous avons à traiter à 27. Il serait négatif que nous ne donnions pas une impression d’unité », a prévenu un diplomate européen.

Protéger les citoyens

Dans ce contexte d’unité proclamée, l’agenda des 28 jeudi et vendredi fait la part belle à une Union protectrice envers ses citoyens. « Nous devons prouver aux gens que nous sommes capables de reprendre le contrôle sur des événements qui nous accablent, parfois nous terrifient », a plaidé Donald Tusk.

La Belgique a été à nouveau la cible d’un attentat mardi soir, qui n’a pas fait de victime. Cet acte survient en pleine vague d’attaques jihadistes ces derniers mois en Europe, en particulier au Royaume-Uni et en France. De fait, l’antiterrorisme et la lutte contre la radicalisation sont parmi les dossiers prioritaires au menu des leaders européens.

Dans leur viseur plus particulièrement: les plateformes en ligne et leur responsabilité dans la diffusion de contenus violents. Mais la protection peut aussi intervenir dans le secteur économique et social, comme dans la maîtrise des effets néfastes de la mondialisation, contre les pratiques de concurrence déloyale ou le dumping social, au programme du sommet vendredi. Ou encore dans la lutte contre le changement climatique, qui sera également abordée par les 28, à la suite du retrait américain de l’Accord de Paris.

Côté diplomatie, Emmanuel Macron, pour sa première apparition à un sommet européen, et la chancelière allemande Angela Merkel feront un point sur l’application des accords de Minsk censés ramener la paix dans l’est de l’Ukraine, sans succès jusqu’à présent.

En l’absence de progrès, le couple franco-allemand devrait proposer de renouveller les sanctions économiques contre Moscou pour six mois, selon des sources diplomatiques. Confrontés au Brexit et aux doutes sur l’engagement de l’allié américain, les Européens devraient aussi apporter leur soutien à plusieurs mesures visant à renforcer les moyens de la Défense européenne.

Le Quotidien/AFP

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