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Rome : démantèlement d’un réseau mafieux infiltré dans la mairie


La justice italienne démantèle un réseau mafieux infiltré dans la mairie de Rome (Photo : AFP)

La justice italienne a annoncé jeudi avoir lancé 44 mandats d’arrêt contre des mafieux présumés infiltrés dans la municipalité de Rome, ainsi que des responsables politiques locaux, accusés, entre autres, de corruption et fausses factures.

«Les carabiniers ont exécuté (…) 44 mandats d’arrêt à l’encontre de personnes accusées d’association de malfaiteurs, corruption, d’avoir faussé des appels d’offres, et produit de fausses factures», a précisé dans un communiqué le commandement local des carabiniers de Rome.

Selon le quotidien La Repubblica, 19 personnes ont été arrêtées et les 25 autres assignées à résidence.

Selon une habitude de la justice italienne, le mandat d’arrêt, ou ordre d’emprisonnement, a été notifié, entre autres, à 9 personnes (sur le total de 19) qui se trouvaient déjà en prison.

En soirée, alors qu’il célébrait une messe à l’occasion de la Fête-Dieu à la basilique Saint-Jean-de-Latran, le pape François a évoqué «le risque de la corruption» dans son homélie.

«Pour ne pas s’avilir, regardons ce qu’a fait Jésus, qui a versé son sang (…) pour que nous soyons purifiés de nos péchés. Abreuvons-nous à sa source pour être préservés du risque de la corruption. Et alors, nous ferons l’expérience de la grâce», a affirmé François.

«Nous nous désagrégeons», a ajouté le pape avant une procession vers la basilique Sainte-Marie-Majeure, en fustigeant ceux qui font «la course pour occuper les premières places», qu’il a qualifiés de «grimpeurs», au lieu de témoigner «charité» et «fraternité».

Selon les médias italiens, les affaires du groupe criminel allaient de la gestion des ordures à la maintenance des espaces verts et à l’accueil des réfugiés, des secteurs bénéficiant d’importants fonds publics.

Une des pièces maîtresses du réseau était Luca Gramazio, ancien chef des élus du parti de Silvio Berlusconi d’abord à la mairie de Rome puis à l’assemblée de la région du Latium, dans laquelle se trouve la capitale italienne.

«Luca Gramazio, en sa qualité de représentant politique, agissait aussi bien avec les hommes d’affaires que les criminels» composant le groupe, ont souligné les carabiniers. «Il utilisait sa propre appartenance aux organes administratifs et donc sa capacité d’influencer les institutions en faveur des objectifs du réseau» criminel, selon le même communiqué.

Luca Gramazio a été arrêté, de même que Mirko Coratti, ancien président du conseil municipal de Rome et membre du Parti démocrate (PD).

«Des pots-de-vin, des salaires mensuels, des achats de maisons ou des embauches de parents et amis (…), le tout en échange de faveurs dans l’attribution d’appels d’offres et de travaux de tout genre», résume sur son site La Repubblica.

«Un pays solide est celui qui combat la corruption avec décision et force, envoyant ceux qui volent en prison, dans le respect de la procédure judiciaire. Qui a violé les règles du jeu doit tout payer, jusqu’au dernier centime», a déclaré jeudi après-midi le chef du gouvernement, Matteo Renzi, dans ce qui semble être une allusion claire à cette affaire.

Les arrestations de jeudi représentent la deuxième phase d’une vaste opération qui a débuté en décembre et concernait une centaine d’entrepreneurs et de responsables politiques, dont l’ex-maire Gianni Alemanno (droite, 2008-2013).

Ces personnes étaient visées par une enquête qui a abouti à l’arrestation d’une quarantaine de personnes, dont le chef présumé du réseau Massimo Carminati, passé par les groupuscules d’extrême droite.

De nombreuses personnes visées par les mandats d’arrêt de jeudi font partie de celles sur lesquelles la justice enquêtait depuis cette date, concluent les carabiniers.

AFP

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