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Pays-Bas : ouverture des bureaux de vote pour des élections législatives à suspense


Le Premier ministre sortant Mark Rutte. (photo AFP)

Les Néerlandais ont commencé à voter mercredi aux Pays-Bas pour des élections législatives à suspense, à l’issue desquelles le Premier ministre sortant Mark Rutte cèdera la place après un record de treize ans à la tête des Pays-Bas.

Après avoir prédit durant des semaines une course au coude-à-coude entre trois candidats, les enquêtes d’opinion ont annoncé, à quelques jours du scrutin, une percée inopinée de l’extrême droite qui figure désormais parmi les favoris.

Les bureaux de vote ont ouvert à 7 h 30 et seront fermés à 21 h, avec les premiers sondages de sortie des urnes.

Ces élections anticipées sont scrutées de près en Europe, Mark Rutte ayant joué un rôle de premier plan sur des questions allant du renflouement de la zone euro – sur lequel sa ligne dure le mettait souvent en désaccord avec des pays d’Europe du Sud – à la guerre en Ukraine.

Dilan Yesilgoz, 46 ans, du parti de centre droit de Mark Rutte, pourrait devenir la première femme cheffe du gouvernement. « Il est temps », a-t-elle déclaré en marge d’un rassemblement.

Frans Timmermans, ancien commissaire européen qui dirige une alliance des verts-travaillistes, a selon les sondages bénéficié d’un regain de soutien juste avant le scrutin. Il est considéré comme une sommité en matière d’enjeux environnementaux après avoir défendu le Pacte Vert de l’UE.

Selon les analystes, des électeurs soutiennent aussi Frans Timmermans dans le but d’empêcher une coalition de droite, après une percée du PVV d’extrême droite de Geert Wilders.

Possible coalition avec l’extrême droite 

Dilan Yesilgoz, née en Turquie, est arrivée aux Pays-Bas à huit ans avec son père demandeur d’asile, mais ne cache pas ses ambitions de réduire l’immigration. Elle a fait hausser les sourcils en se disant ouverte à une éventuelle coalition avec le PVV.

Geert Wilders a récemment cherché à lisser son image en nuançant certaines de ses positions les plus sensibles.

Il a notamment affirmé qu’il y a des problèmes plus urgents que de faire baisser le nombre de demandeurs d’asile, mettant également certaines de ses positions anti-islam en sourdine.

Lors du débat de clôture sur le média public NOS, attaqué sur ses positions anti-islam par ses adversaires, il a assuré qu’il sera Premier ministre pour « tous les Néerlandais ».

Une victoire du député à la chevelure peroxydée constituerait un séisme politique ressenti au-delà des frontières des Pays-Bas. Elle rendrait en outre la formation d’un gouvernement compliquée, la recherche de partenaires étant incertaine pour la formation d’extrême droite.

Un nouveau parti, le Nouveau Contrat Social (NSC), du charismatique lanceur d’alerte Pieter Omtzigt, accuse un léger recul après avoir rapidement percé dans les sondages à la suite de son apparition en août.

Pieter Omtzigt, un polyglotte âgé de 49 ans, promet de rendre la politique néerlandaise digne de confiance après de nombreux scandales. Il adopte également une position dure sur l’immigration.

Ce député populaire a régulièrement déclaré qu’il ne souhaitait pas devenir Premier ministre avant de se dire, à la veille des législatives, prêt à diriger un gouvernement d’experts.

Fragmenté 

L’immigration, le coût de la vie et la crise du logement qui touche particulièrement les jeunes électeurs néerlandais ont été les principaux sujets de la campagne.

Après le record de longévité de Mark Rutte, surnommé Premier ministre « Téflon » pour sa capacité à surmonter les scandales, les Néerlandais recherchent un changement dans la façon de gouverner, selon les experts.

Mark Rutte a choqué les Pays-Bas en juillet en annonçant la chute du gouvernement après des divergences « insurmontables » sur l’immigration, puis, quelques jours plus tard, sa volonté de quitter la politique.

Aucun parti n’est susceptible de remporter plus de 20 % des voix, ce qui signifie que de longues discussions seront nécessaires pour former une coalition.

Il a fallu 271 jours pour que le dernier gouvernement soit formé, un record. Et pour l’heure, le suspense est total.

« Quiconque sait qui va gagner cette élection ment », a déclaré la politologue Julia Wouters. « Tout et n’importe quoi peut encore arriver. »

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