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Paralysé depuis 15 jours, le Congrès américain échoue encore à élire un « speaker »


Le "speaker" par intérim, Patrick McHenry, pourrait voir ses pouvoirs temporairement renforcés. (Photo AFP)

L’élu Jim Jordan, lieutenant de Donald Trump, a de nouveau échoué mercredi à être élu « speaker » au Congrès américain, enfonçant un peu plus l’institution dans la crise.

Qu’importe que le président Biden, en déplacement en Israël, ait promis à son allié historique son soutien indéfectible dans sa guerre avec le Hamas: la Chambre des représentants, sans président depuis 15 jours, est actuellement paralysée, incapable de voter une quelconque enveloppe pour concrétiser ces engagements.

Le Congrès américain a deux chambres: l’une, le Sénat, est acquise aux démocrates de Joe Biden, mais c’est sa chambre basse, aux mains des républicains, qui connaît une pagaille inédite.

Cette institution n’a plus de président depuis la destitution historique de Kevin McCarthy le 3 octobre, la privant de ses principaux pouvoirs, y compris l’adoption de lois.

Les républicains, responsables d’élire le « speaker » de cette chambre, ne parviennent pas à s’entendre, étalant leurs divisions au grand jour, à un an de la présidentielle américaine.

Jordan retente sa chance

L’élu de l’Ohio Jim Jordan, membre de la frange la plus conservatrice du parti et très proche de Donald Trump, est actuellement le seul candidat républicain en lice pour le perchoir. Mais le quinquagénaire n’est pas parvenu, d’abord mardi, puis lors d’un deuxième vote mercredi, à obtenir le soutien d’assez de ses pairs pour être élu à la tête de l’hémicycle.

Une vingtaine d’élus modérés reprochent à cet élu pugnace des positions trop extrêmes et refusent pour cette raison de l’élire au poste de « speaker ».

Dans une institution encore marquée par l’assaut du Capitole, les démocrates dénoncent quant à eux le positionnement pour le moins ambigu de Jim Jordan sur la présidentielle de 2020, élection que Donald Trump qualifie encore, sans preuve, de « volée ». Ils ne l’aideront pas non plus à accéder au perchoir.

Cette élection pourrait toutefois s’étaler sur plusieurs jours: le « speaker » destitué Kevin McCarthy avait dû batailler durant 15 tours et avaler plus d’une couleuvre pour accéder au perchoir en janvier. Les républicains veulent à tout prix éviter de revivre cette séquence humiliante, diffusée en début d’année par les télévisions à travers le pays. Pour l’instant, en vain.

Les démocrates, spectateurs de ces tractations

Comment les conservateurs vont-ils se sortir de cette crise ? Plusieurs scénarios sont étudiés par le groupe parlementaire. A commencer par la possibilité de renforcer temporairement les pouvoirs du « speaker » par intérim, Patrick McHenry.

L’unique responsabilité de cet élu de Caroline du Nord — reconnaissable au noeud papillon qu’il porte toujours avec ses costumes — est actuellement d’organiser l’élection du successeur de Kevin McCarthy.

A moins d’une alliance surprise entre républicains modérés et le Parti démocrate, qui a jusqu’ici principalement été spectateur de ces tractations.

Exhortant les républicains à mettre fin « à leur guerre civile », le chef démocrate Hakeem Jeffries a appelé à former « une coalition qui transcende les partis ».

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