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Obama, quelle vie après la Maison Blanche ?


Le président américain Barack Obama à la Maison Blance à Washington, le 17 janvier 2016. (Photo : AFP)

Dans un an jour pour jour, il quittera la Maison Blanche. A quoi ressemblera la «vie d’après» de Barack Obama ?

Les ex-présidents s’attardent rarement dans la capitale fédérale américaine après avoir travaillé et vécu dans le plus ancien de ses bâtiments publics.

Jimmy Carter a retrouvé la Georgie, Ronald Reagan la Californie. Bill Clinton a opté pour New York où il a créé sa Fondation et où sa femme Hillary -en lice pour la présidentielle de novembre- a lancé sa carrière politique comme sénatrice.

Nul ne sait où iront les Obama le 20 janvier 2017. A chaque fois que l’un de leurs proches s’intéresse à une somptueuse propriété à Palm Springs ou Honolulu, la presse spécule sur un investissement déguisé du couple présidentiel. En vain. Aucune indication fiable n’a filtré à ce jour.

Profondément attaché à Chicago, ville où il débuté sa carrière politique et où il a célébré sa victoire en 2008, Barack Obama a annoncé qu’elle accueillerait sa bibliothèque présidentielle et sa fondation. «C’est là où j’ai trouvé une forme d’idéalisme, c’est là où j’ai rencontré ma femme, là où mes enfants sont nés», a-t-il expliqué.

Rien n’indique cependant que le couple retournera s’installer dans la «Windy City». «Chicago est probablement un peu trop petit pour eux désormais», estime Peter Slevin, professeur à Northwestern University et auteur d’une biographie intitulée «Michelle Obama, A Life».

Seul véritable indice lâché par Barack Obama: il donnera la priorité à sa famille. «Les filles et Michelle ont fait beaucoup de sacrifices à cause de mon idée farfelue d’être candidat à la présidence», expliquait-il en 2013 sur ABC. Début 2017, Malia, l’aînée, sera à l’université. Sasha, actuellement à la Sidwell Friends School, école privée de Washington, aura encore un peu plus de deux ans de lycée devant elle.

Plutôt New York que Chicago

«Leurs amis s’attendent à ce que les Obama vivent un temps à Washington puis s’installent à New York», explique Peter Slevin, soulignant que la ville pourrait leur offrir un peu plus d’«anonymat», notion toute relative.

La First Lady a toujours écarté l’idée d’une carrière politique à la Hillary Clinton. «Il y a trois choses certaines dans la vie», plaisantait Barack Obama il y a quelques jours. «La mort, les impôts, et le fait que Michelle ne sera pas candidate à la Maison Blanche».

Seule certitude: l’argent ne sera pas source d’inquiétude. Barack Obama, qui a un réel goût pour l’écriture, devrait sacrifier au traditionnel — et très lucratif — exercice de l’autobiographie. «Écrire ses mémoires a toujours été considéré comme un moyen acceptable de capitaliser sur sa présidence», souligne l’historien Mark Updegrove, directeur de la bibliothèque Lyndon B. Johnson, à Austin (Texas).

Les propositions de conférence grassement rémunérées -aux Etats-Unis comme à l’étranger- devraient pleuvoir. «La seule question est finalement de savoir jusqu’où vous être êtes prêt à aller pour commercialiser votre fonction passée», ajoute-t-il.

Sur le fond, le premier président noir des Etats-Unis a évoqué sa volonté de travailler avec les jeunes issus des minorités dans les quartiers défavorisés, où l’échec scolaire, le chômage et un taux d’incarcération sont nettement plus élevés qu’ailleurs, pour que «l’égalité des chances ne soit pas une formule creuse».

Plusieurs anciens locataires de la Maison Blanche ont réussi à laisser une trace de leur vie post-Washingtonienne.

Battu en 1829 après un mandat, John Quincy Adams a été élu au Congrès où il a siégé jusqu’à la fin de sa vie. Servi par des talents d’orateur hors pair, il a marqué les esprits pour le combat sans relâche contre l’esclavage qu’il y a mené.

William Howard Taft (1909-1913) a rejoint la Cour suprême. Ancien président de la prestigieuse «Havard Law Review» et passionné de droit, Obama, qui aura 55 ans à l’aube de sa nouvelle vie, ne serait-il pas tenté ? «Trop monastique pour moi», a-t-il tranché.

L’exemple de ses deux prédécesseurs démocrates encore en vie — Jimmy Carter et Bill Clinton — qui ont monté des fondations respectées au-delà des frontières américaines, pourrait être un repère.

Des rumeurs récurrentes lui prêtent aussi l’envie de donner des cours à la Columbia University (New York), où il a étudié au début des années 80. «J’adore enseigner. Le contact avec les étudiants me manque», confiait-il au New Yorker à l’automne 2014.

Pour Mark Updegrove, l’histoire récente montre que le «deuxième acte» d’un ex-président peut aussi servir à mettre en valeur son passage à la Maison Blanche. Et à mieux «façonner» sa place dans les livres d’histoire, longtemps après avoir quitté le 1600 Pennsylvania Avenue.

AFP/M.R.

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