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Norvège : un centre consacré aux attaques de Breivik inauguré


Des objets exposés dans le centre consacré aux attaques commises par Anders Behring Breivik, à la veille de son inauguration, le 21 juillet 2015 à Oslo. (Photo AFP)

Quatre ans jour pour jour après les sanglantes attaques commises par Anders Behring Breivik, la Norvège a inauguré mercredi un centre consacré au drame, dissipant les craintes qu’il devienne un Panthéon pour l’extrémiste de droite.

Sur un des lieux de la tragédie qui s’était soldée par la mort de 77 personnes, au rez-de-chaussée de l’immeuble gouvernemental que Breivik avait essayé de détruire au moyen d’une puissante bombe, l’exposition vise à lutter par la pédagogie contre l’extrémisme.

«Le centre d’information doit diffuser le savoir de façon à nous prémunir contre la haine, la violence et le terrorisme», a déclaré au pied de la tour le Premier ministre Erna Solberg, toute vêtue de noir.

Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik, se disant en guerre contre le multiculturalisme, avait fait exploser une bombe de 950 kg au pied de la tour abritant les services du Premier ministre (l’actuel secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg) absent à ce moment-là. L’attentat avait fait huit morts.

Puis, dans ce qui fut certainement la fusillade la plus meurtrière jamais commise par un seul homme en temps de paix, il avait ouvert le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l’île d’Utøya, à une trentaine de kilomètres d’Oslo, tuant 69 autres personnes, pour la plupart des adolescents.

L’exposition avait par avance suscité un certain émoi parce qu’elle contient quelques (rares) objets utilisés par Anders Behring Breivik ce jour-là : les restes méconnaissables de la camionnette dans laquelle il avait caché sa bombe ainsi que la carte d’identité factice et des insignes dont il s’est servi pour se faire passer pour un policier sur Utøya.

Mais l’exposition n’est rien de cela, a répliqué Lisbeth Kristine Røyneland, présidente du groupe de soutien aux survivants et aux familles des victimes, qui a elle-même perdu sa fille de 18 ans sur Utøya.

«Beaucoup étaient bien sûr sceptiques à cause des manchettes des médias» mais «les retours ont été très positifs», a-t-elle dit à l’AFP après avoir visité le centre avant son ouverture avec environ 500 autres personnes frappées par la tragédie.

Anders Behring Breivik, qui n’a jamais affiché de remords, purge aujourd’hui une peine de 21 ans de prison qui pourra être prolongée s’il reste considéré comme une menace au terme de cette période.

AFP

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