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Nice : la France sous le choc au lendemain de l’attentat, un homme interpellé


Le président Emmanuel Macron, sur place jeudi, a lancé "un message de fermeté absolue". (photo AFP)

La France s’apprêtait à réunir vendredi un conseil de défense au lendemain de l’attentat jihadiste qui a fait trois morts dans une église de Nice et suscité une immense vague d’émotion dans le pays et à l’étranger.

Un jeune homme armé d’un couteau a tué jeudi matin en quelques minutes trois personnes dans l’église Notre-Dame de l’Assomption au cœur de Nice. Les victimes sont deux femmes, une sexagénaire et une quadragénaire de nationalité brésilienne, et le sacristain de la basilique, un homme de 55 ans.

L’auteur présumé des coups de couteau, grièvement blessé par la police et hospitalisé, est un Tunisien de 21 ans arrivé en France courant octobre après avoir débarqué sur l’île italienne de Lampedusa le 20 septembre, a précisé devant la presse Jean-François Ricard, le procureur antiterroriste chargé de l’enquête.

Un homme de 47 ans, soupçonné d’avoir été en contact avec lui, a été placé en garde à vue jeudi soir, selon une source judiciaire. Une source proche du dossier a toutefois appelé à la prudence quant à la nature de leurs échanges. La Tunisie, qui a condamné fermement l’attaque, a également annoncé l’ouverture d’une enquête.

Après avoir été neutralisé par une équipe de la police municipale de Nice, l’assaillant s’est avancé vers les forces de l’ordre « de manière menaçante en criant Allah Akbar, les contraignant à tirer », selon le procureur. Près de l’auteur présumé, les enquêteurs ont trouvé un coran, deux téléphones et l’arme du crime, « un couteau de 30 cm avec une lame de 17 cm », a détaillé Jean-François Ricard.

« Ne rien céder à l’esprit de division »

Le président Emmanuel Macron, sur place jeudi, a dénoncé une « attaque terroriste islamiste » et annoncé un renforcement du plan de sécurité Vigipirate : le nombre de soldats patrouillant dans les rues passera de 3 000 à 7 000. Le chef de l’État et son Premier ministre Jean Castex ont tous deux annoncé qu’un conseil de défense aurait lieu ce vendredi matin.

« Si nous sommes attaqués, c’est pour les valeurs qui sont les nôtres, notre goût de la liberté », a estimé Emmanuel Macron, évoquant également l’attaque au couteau d’un vigile du consulat français à Jeddah, en Arabie saoudite, au même moment ou presque. « En France, il n’y a qu’une communauté. C’est la communauté nationale. Je veux dire à tous nos concitoyens, quelle que soit leur religion, qu’ils croient ou qu’ils ne croient pas, que nous devons, dans ces moments, nous unir et ne rien céder à l’esprit de division », a-t-il lancé.

L’attentat de Nice s’est produit près de deux semaines après l’assassinat d’un professeur de collège en région parisienne, pris pour cible pour avoir montré en classe des caricatures de Mahomet, dans un cours sur la liberté d’expression. Sa décapitation par un islamiste russe tchétchène de 18 ans avait choqué le pays. Emmanuel Macron a depuis promis que la France ne renoncerait pas à ces dessins. Ses déclarations ont provoqué une crise avec le monde musulman, où se multiplient manifestations de protestation et appels au boycott des produits français.

« Anéantir l’ennemi »

Vendredi, la presse se fait l’écho du choc provoqué par ce nouvel attentat jihadiste : « Nice : la barbarie islamiste se déchaîne contre la France », titre Le Figaro. « La spirale de la terreur » affiche de son côté Libération, et simplement « Tenir » pour le quotidien catholique La Croix.

Les dirigeants des 27 États membres de l’UE avaient condamné jeudi « dans les termes les plus forts » l’attaque, affichant leur « solidarité » avec la France. « Nous appelons les dirigeants du monde entier à œuvrer au dialogue et à l’entente entre les communautés et les religions plutôt qu’à la division », ont-ils plaidé. Les candidats à la présidentielle américaine Joe Biden et Donald Trump ont également dénoncé l’attaque contre un pays « allié » des États-Unis.

Plusieurs pays musulmans dont la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Iran ont « fermement » condamné l’attaque. La Tunisie a de son côté exprimé sa « solidarité avec le gouvernement et le peuple français ». Quant au Vatican, il a fait savoir que « le terrorisme et la violence ne peuvent jamais être acceptés ». « C’est un moment de douleur dans une période de confusion », a déclaré son porte-parole Matteo Bruni, ajoutant que le pape François « prie pour les victimes et leurs proches ».

L’attaque est venue bousculer le débat qui se déroulait alors au Parlement sur le reconfinement tout juste décidé par le gouvernement afin de lutter contre la pandémie de coronavirus. Elle a conduit plusieurs responsables de la droite et de l’extrême droite à adopter un ton guerrier et pour certains à lancer des appels à « anéantir l’ennemi ».

LQ/AFP

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