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Les «horreurs» de Marioupol laisseront «une trace indélébile»


Vue aérienne de Marioupol le 13 juin dernier. (photo AFP)

« Les horreurs infligées à la population civile » du port ukrainien de Marioupol, tombé en mai sous contrôle russe au terme d’un terrible siège, « laisseront une trace indélébile, y compris sur les générations à venir », a déclaré jeudi la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet.

« Entre février et fin avril, Marioupol était probablement l’endroit le plus meurtrier en Ukraine », a déclaré Michelle Bachelet, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, en présentant un rapport actualisé de la situation dans ce port stratégique, théâtre d’une féroce bataille. « L’intensité et l’étendue des combats, des destructions, (le nombre) des morts et des blessés suggèrent fortement que de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme ont eu lieu », a-t-elle ajouté.

Michèle Bachelet a évoqué « les parents qui ont dû enterrer leurs propres enfants, les personnes qui ont vu leurs amis se suicider, les familles déchirées, tous ceux qui ont dû quitter une ville aimée sans être sûrs de la revoir ». Elle a précisé que son administration avait d’ores et déjà établi que 1 348 décès de civils, dont 70 enfants, étaient directement liés aux violents affrontements qui ont en grande partie détruit la ville.

« Ces morts ont été causées par des frappes aériennes, des tirs de chars et d’artillerie ainsi que par des armes légères et de petit calibre lors des combats de rue », a-t-elle déclaré. Mais elle a reconnu que « le bilan réel des combats sur les civils est probablement plus élevé de plusieurs milliers ».

Le Haut-commissariat aux droits de l’homme a aussi estimé que jusqu’à 90% des bâtiments d’habitation de la ville avaient été endommagés ou détruits, tandis qu’environ 350 000 personnes avaient été forcées de quitter la ville.

Situation « désastreuse »

La représentante du gouvernement ukrainien Tetiana Lomakina a quant à elle affirmé par message vidéo que « 22 000 personnes au moins » avaient été tuées pendant le siège et 47 000 « transférées de force » vers la Russie ou des territoires occupés. L’assaut des troupes russes contre Marioupol a fait l’objet de nombreuses accusations de crimes de guerre, y compris des attaques contre une maternité et un théâtre, où des centaines de femmes et d’enfants avaient trouvé refuge.

L’ambassadeur russe Gennady Gatilov a pour sa part affirmé qu’il n’était pas nécessaire de se concentrer sur Marioupol. « La ville de Marioupol a été totalement libérée », a-t-il lancé, en insistant sur le fait que « la paix est de retour ». « Nous ne voyons aucun intérêt à la réunion d’aujourd’hui. », a-t-il ajouté. La Haute-Commissaire a au contraire insisté sur le fait que la situation actuelle à Marioupol est toujours « désastreuse ».

Les habitants restés sur place « se débattent au quotidien avec un accès limité aux services publics et aux services sociaux de base, tels que les soins médicaux », a-t-elle rappelé. Elle a également mis en garde contre les violences possibles à l’encontre des 2 000 soldats ukrainiens ayant combattu à Marioupol et maintenant détenus comme prisonniers de guerre. Les condamnations à mort prononcées contre trois combattants étrangers – deux Britanniques et un Marocain – « peuvent équivaloir à un crime de guerre », a-t-elle déclaré.

Situé sur la mer d’Azov, qui donne sur la mer Noire, le port de Marioupol était, avant l’offensive russe lancée le 24 février contre l’Ukraine, le deuxième port civil le plus important du pays après celui d’Odessa. Le Kremlin avait annoncé sa conquête le 21 avril, après des combats qui ont laissé la ville largement détruite. Mais les derniers défenseurs ukrainiens, retranchés dans l’immense aciérie Azovstal, ne se sont rendus qu’environ un mois plus tard, après quasiment trois mois de combats.

Un commentaire

  1. Il faut noter qu’une bonne partie de ces horreurs sont dues aux bataillons de représaille ukrainiens qui ont utilisé la population comme boucliers humains, comme Daesh en son temps.
    En effet pour ces brutes, la population du Donbass vaut moins qu rien car ce sont des russophones et souvent russophiles.

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