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Les forces irakiennes avancent vers l’un des derniers fiefs de l’EI


Des milices loyalistes marchent sur Tal Afar, en Irak, le 22 août 2017. (Photo : AFP)

Les forces irakiennes progressaient mercredi en direction du centre de la ville de Tal Afar, l’un des derniers bastions du groupe Etat islamique en Irak, les humanitaires se préparant à voir affluer plus de civils fuyant les combats.

Mardi, au troisième jour d’une offensive des forces gouvernementales et paramilitaires soutenues par la coalition internationale dirigée par les États-Unis, elles ont pour la première pénétré dans la ville coupée du monde depuis sa prise de contrôle par les jihadistes en juin 2014. Plus d’un mois après que Bagdad a annoncé la fin de neuf longs mois de combats meurtriers à Mossoul, la deuxième ville d’Irak, à 70 kilomètres à l’est de Tal Afar, l’offensive dans cette ville sera bien plus rapide, assurent les commandants sur le terrain.

Dès le premier jour, les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi, dominé par les milices chiites, annonçaient avoir repris avec l’armée et la police trois quartiers de Tal Afar. Al-Kifah, al-Nour et al-Askari, affirme le Hachd, sont désormais sous «contrôle total» des forces irakiennes.

Mercredi, troupes et blindés «sont entrés dans le quartier al-Kifah-Nord, l’entrée nord de la ville de Tal Afar, et se dirigent vers le centre de la ville», a indiqué Ahmed al-Assadi, porte-parole du Hachd al-Chaabi qui se trouve près de Tal Afar. «Toutes les lignes de défense de l’EI en dehors de la ville ont été brisées et les troupes avancent depuis toutes les directions vers les quartiers de l’intérieur de la ville», a-t-il ajouté.

Mais, comme lors de chacune des batailles qu’ils ont menées, les jihadistes en recul tentent d’infliger pertes et dégâts aux troupes et aux blindés irakiens. A Tal Afar, comme à Mossoul et dans d’autres villes précédemment, ils lancent des kamikazes à bord de voitures piégées sur les convois militaires, rapportent les commandants sur le terrain. Dans les alentours de Tal Afar, les forces irakiennes ont également affirmé avoir mis au jour des réseaux de tunnels utilisés par les jihadistes pour surprendre les troupes ou se ménager des issues.

« 30 000 civils coincés »

Pour tenter de parer ces attaques surprises, dans la nuit, les forces irakiennes ont fait appel aux civils, larguant sur la ville des tracts les exhortant à marquer les maisons où se trouvent des jihadistes. Pris entre les deux feux, «30 000 civils sont coincés» à Tal Afar, pilonnée par les avions irakiens et de la coalition depuis des semaines et depuis dimanche par d’intenses tirs d’artillerie. Et face à cette offensive, les jihadistes pourraient se servir des familles encore dans la ville comme de boucliers humains, a prévenu le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Quant à ceux qui tenteraient de fuir, ils pourraient être exécutés, a ajouté le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric.

ONU et humanitaires s’activent à mettre en place des sites d’accueil pour les déplacés qui «fuient à travers des zones désertiques sous des températures moyennes de 43 degrés, parfois pendant plus de dix heures, ce qui engendre d’importants risques de déshydratation sévère», affirmait récemment dans un communiqué Viren Falcao, du Danish Refugee Council (DRC). Lors d’une offensive fulgurante en 2014, l’EI s’était emparé de près d’un tiers de l’Irak mais il a ensuite perdu beaucoup de terrain.

Mais cette organisation ultraradicale, également en perte de vitesse en Syrie, parvient encore à frapper. Elle a revendiqué la semaine dernière les attentats meurtriers en Espagne et en Russie. La bataille de Tal Afar est une étape importante dans l’offensive antijihadistes, tant en Irak qu’en Syrie voisine où l’EI est également la cible de multiples assauts. La reprise de la ville, assurent autorités irakiennes et coalition internationale, rendrait encore plus difficile tout passage d’armes et de jihadistes entre les deux pays.

L’EI ne tient plus désormais dans le Nord qu’une partie de Tal Afar et Hawija, plus au sud. Il est aussi présent dans la vaste et désertique province occidentale d’Al-Anbar, où il contrôle plusieurs zones le long de la frontière syrienne, notamment celle d’Al-Qaïm.

Le Quotidien/AFP

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