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Démission de Liz Truss : 44 jours tumultueux à la tête du gouvernement britannique


Liz Truss a été élue, à 47 ans, pour remplacer Boris Johnson, par les seuls membres du parti conservateur avec 81 326 votes contre 60 399 à son adversaire Rishi Sunak. (Photo AFP)

La situation de la Première ministre britannique Liz Truss semble de plus en plus intenable dans le chaos ambiant. Voici un résumé des événements, depuis son arrivée au pouvoir le 6 septembre.

La Première ministre britannique Liz Truss a annoncé jeudi sa démission, 24 heures après assuré qu’elle n’en ferait rien. Mais le chaos politique était devenu tel qu’elle n’avait plus d’autre choix.

Elle avait été élue, à 47 ans, pour remplacer Boris Johnson, par les seuls membres du parti conservateur avec 81 326 votes contre 60 399 à son adversaire Rishi Sunak.

6 septembre

Elle devient officiellement Première ministre après avoir rencontré la reine Elizabeth II qui lui demande de former un nouveau gouvernement.

8 septembre

Face à la flamblée du coût de l’énergie, Liz Truss annonce au Parlement un gel des prix pour les particuliers et les entreprises. Son annonce est totalement éclipsée par le décès d’Elizabeth II, la vie politique s’arrête pour dix jours de deuil national.

23 septembre

Le ministre des Finances Kwasi Kwarteng annonce un « mini-budget » pour relancer la croissance, à base de baisses d’impôts de dizaines de milliards de livres financées par de la dette.

Les marchés financiers s’affolent. Le 26, à la réouverture des marchés, la livre plonge à un plus bas historique.

28 septembre

Devant la panique financière, la Banque d’Angleterre annonce intervenir en urgence sur le marché obligataire face à un « risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni ».

29 septembre

L’institut de sondage YouGov annonce une avance de 33 points pour l’opposition travailliste, du jamais vu depuis la fin des années 1990, à deux ans des législatives.

3 octobre

Lors du congrès du parti conservateur, marqué par les dissensions et les tensions, Liz Truss et Kwasi Kwarteng sont contraints à une première volte-face: ils renoncent à supprimer la tranche d’imposition la plus élevée.

5 octobre

« J’ai compris, j’ai écouté », déclare Mme Truss au congrès du parti. « Croissance, croissance, croissance », répète-t-elle sans rassurer les sceptiques de son parti ni les marchés nerveux.

12 octobre

Mme Truss exclut devant les députés toute réduction des dépenses publiques tout en promettant de maintenir les baisses d’impôts, ajoutant aux doutes sur sa politique.

13 octobre

Des conservateurs évoquent une liste de noms qui circule pour la remplacer à Downing Street.

Depuis Washington où il assiste aux réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, Kwasi Kwarteng se dit sûr qu’ils seront tous les deux encore en poste dans un mois.

14 octobre

M. Kwarteng, rentré en urgence à Londres, est limogé et remplacé par Jeremy Hunt, ancien candidat dans la course pour Downing Street.

Liz Truss convoque une conférence de presse où elle répète mécaniquement qu’elle veut accomplir sa mission, prend quatre questions et tourne les talons au bout de huit minutes.

Elle y annonce un nouveau revirement, renonçant à maintenir à 19% l’impôt sur les sociétés qui augmentera à 25% comme prévu par le gouvernement précédent.

17 octobre

Jeremey Hunt, quatrième ministre des Finances depuis le début de l’année, annonce l’annulation du programme économique de Liz Truss dans sa quasi totalité.

Elle se fait représenter au Parlement pour répondre aux questions de l’opposition sur cette politique. « Non elle ne se cache pas sous un bureau » déclare la ministre qui la représente, Penny Mordaunt, alors que certains députés crient « démission ».

Mme Truss reconnait des erreurs dans une interview tard le soir à la BBC et se dit « désolée », mais exclut de démissionner, évoquant « l’intérêt national ».

19 octobre

« Je suis une battante, je ne démissionne pas » déclare Liz Truss huée lors de la séance hebdomadaire de questions au Parlement.

La ministre de l’Intérieur Suella Braverman démissionne. Elle explique avoir envoyé de sa boîte email privée, à un collègue du Parlement, un document officiel sur la politique migratoire. « J’ai fait une erreur. Je l’accepte, je démissionne » écrit-elle dans sa lettre de départ, message clair contre Mme Truss qui, elle, reste en poste.

En soirée, chaos au Parlement à propos d’un vote mal expliqué sur la fracturation hydraulique dont le gouvernement voulait faire un test de loyauté.

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