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L’Église catholique en réunion de famille


Le très attendu synode sur la famille s'est ouvert dimanche dans la basilique Saint-Pierre. (Photo AFP)

Le pape François a réaffirmé dimanche avec force le dogme catholique sur le caractère indissoluble du mariage, à l’ouverture du synode très attendu. Une réunion de famille et de crise, après le coming out d’un haut dignitaire du Vatican vivement critiqué par le Saint siège.

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Le pape, particulièrement grave et préoccupé, a clairement fixé les lignes rouges que ce deuxième synode en deux ans sur la famille ne devra pas dépasser, dans une basilique Saint-Pierre pleine à craquer. Ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le défaire, a-t-il insisté, citant l’évangile. En clair, « Dieu unit les cœurs de deux personnes qui s’aiment dans l’unité et l’indissolubilité », a ainsi réaffirmé le chef de l’Église catholique, dans un discours très ferme, qui devrait rassurer les plus conservateurs.

Et ce couple ne peut être que celui formé par un homme et d’une femme. « Voilà le rêve de Dieu pour sa créature bien-aimée : la voir se réaliser dans l’union d’amour entre l’homme et la femme », a encore affirmé François.

La réaffirmation de cette « vérité » intervient poins de 24 heures après le coming out d’un haut dignitaire du Vatican samedi, qui a révélé son homosexualité et dénoncé « l’homophobie institutionnalisée » de l’Église catholique. Le Vatican a immédiatement condamné la démarche de ce prêtre polonais, Mgr Krysztof Olaf Charamsa, la qualifiant de « très grave et irresponsable » et révoquant le haut dignitaire de ses fonctions auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi, chargée de veiller au bon respect du dogme catholique, dont il était membre depuis 2003.

Pour le porte-parole du Vatican, le père Lombardi, cette déclaration n’avait pas d’autre but que de « soumettre l’assemblée synodale (des évêques) à une pression médiatique injustifiée ». Or, pour le théologien polonais, il est justement temps que « l’Église ouvre les yeux face aux gays croyants et comprenne que la solution qu’elle propose, à savoir l’abstinence totale et une vie sans amour, n’est pas humaine ».

Devoir de miséricorde

Mais pour François, l’Église ne doit pas renoncer à elle-même, elle doit « vivre sa mission dans la vérité, qui ne change pas selon les modes passagères et les opinions dominantes ». Et s’il n’est pas question de « pointer du doigt pour juger les autres », de rejeter ces « couples blessés », l’Église ne peut être qu’un « hôpital de campagne », les aidant à revenir dans le droit chemin. François a rappelé de ce point de vue le devoir de miséricorde, condamnant « une Église aux portes closes, qui, au lieu d’être un pont, devient une barrière ».

Le pape a également fustigé la « solitude », citant « les personnes âgées, abandonnées même de leurs propres enfants; les veufs et les veuves; tant d’hommes et de femmes laissés par leur épouse ou par leur mari; tant de jeunes victimes de la culture de la consommation et du déchet ». « Il semblerait, a-t-il ajouté, que les sociétés les plus avancées soient justement celles qui ont le taux le plus bas de natalité et le taux le plus élevé d’avortements, de divorces, de suicides et de pollution environnementale et sociale ».

Ce deuxième synode en deux ans sur la famille était très attendu par l’ensemble des catholiques. Au-delà de la question de l’homosexualité, soulevée avec fracas samedi par le coming out de ce prêtre polonais, bien d’autres sujets divisent aussi l’Église, à commencer par la question cruciale des divorcés remariés.

AFP

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