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Le masque à l’extérieur tombera-t-il bientôt ?


Aujourd'hui, dehors, on voit davantage le masque sur le menton ou dans la poche que sur le nez. (illustration AFP)

Pourra-t-on bientôt tomber le masque à l’extérieur ? Les gouvernements plaident pour la prudence, mais à mesure que l’épidémie reflue et que la vaccination progresse, ce symbole le plus visible des gestes barrière paraît difficile à maintenir.

Dans les rues et les parcs, il est de plus en plus souvent sous le menton, voire dans la poche, et avec la montée des températures, de nombreux citoyens ont hâte de s’en passer.

En France, l’échéance du 30 juin, qui doit marquer la fin du couvre-feu et des jauges dans les bars et restaurants, apparaît comme une bonne occasion pour lâcher du lest sur cette obligation. « Il sera très difficile de garder le masque après le 30 juin », a récemment estimé le président du Conseil scientifique, tout en plaidant pour son maintien jusqu’à cette date, « en particulier dans les très grandes villes ».

« Aucune décision n’a encore été prise », a tempéré le ministère français de la Santé, après des propos de son numéro deux interprétés comme une annonce de la fin des masques à cette date. « Dans les prochaines semaines, le port du masque reste la règle telle qu’elle a été fixée, il n’y a pas lieu d’en changer », a insisté mardi Olivier Véran, appelant à la « vigilance collective » face au variant Delta, identifié pour la première fois en Inde. « Ensuite, nous verrons au cours de l’été, en fonction de la situation épidémique », a ajouté le ministre. Mais des exceptions ont déjà été décidées ces dernières semaines dans de nombreux départements, en particulier dans les zones rurales ou sur les plages.

Pas de raison scientifique

À l’étranger, les Israéliens peuvent tomber le masque dans la rue depuis mi-avril, et mi-mai, les autorités sanitaires des États-Unis ont largement levé la recommandation de son port pour les personnes vaccinées.

En Europe, le Danemark a supprimé cette obligation lundi, sauf dans les transports en commun, et le ministre allemand de la Santé a estimé qu’ « un premier pas » à de nouveaux allégements « pourrait être la levée du port du masque à l’extérieur ».

Le masque à l’extérieur s’était progressivement imposé un peu partout l’été dernier, d’abord dans certaines situations (marchés, zones touristiques ou rues très fréquentées…). Au vu de la complexité croissante des règles, de nombreuses collectivités ont fait le choix de généraliser ce rectangle de tissu pour plus de clarté.

« L’avantage, c’est que cela oblige à avoir un masque avec soi également ensuite quand on va à l’intérieur », juge l’épidémiologiste Pascal Crépey. À l’époque, une incertitude subsistait sur les modes de transmission du virus et sur la part des contaminations pouvant survenir à l’air libre. « On sait aujourd’hui que la plupart des transmissions, si ce n’est la totalité d’entre elles, se passent par des aérosols, dans des milieux clos, mal ventilés », souligne l’épidémiologiste Antoine Flahault. « A l’extérieur, en réalité, scientifiquement, il n’y a pas de raison » justifiant le port du masque, a conclu le directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève. « On sait que ce n’est pas à l’extérieur qu’on se contamine. Je ne m’attends pas à ce que le retrait de l’obligation soit néfaste » pour la situation sanitaire, renchérit Pascal Crépey.

LQ/AFP

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