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« Le comptable d’Auschwitz » sera jugé en Allemagne à partir d’avril


Le groupe avait suspendu une banderole blanche avec l'inscription "love" en rouge en haut du portail de l'ancien camp nazi portant la célèbre inscription "Arbeit Macht Frei" ("Le travail rend libre" en allemand) et tué un mouton. (photo: AFP)

Un ancien officier du camp d’extermination nazi d’Auschwitz, nonagénaire, va être jugé en Allemagne à partir du 21 avril pour complicité d’assassinat de 300 000 personnes, a annoncé le tribunal compétent lundi.

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En 2005, Oskar Gröning avait indiqué au quotidien « Bild » qu’il regrettait d’avoir travaillé dans le camp d’extermination, affirmant qu’il continuait d’entendre les cris venant des chambres à gaz. (Photos : AFP/DR)

Oskar Gröning, 93 ans, devrait être l’un des derniers nazis à être jugés en Allemagne pour son rôle de « comptable d’Auschwitz » du 16 mai 1944 au 11 juillet 1944, selon le communiqué du tribunal.

Durant cette période, quelque 425 000 personnes ont été déportées dans ce camp nazi situé dans l’actuelle Pologne, dont au moins 300 000 ont péri dans les chambres à gaz.

Cinquante-cinq parties civiles, essentiellement des survivants et des familles de victimes, participeront à ce procès qui se déroulera devant un tribunal de Lunebourg, une ville située au sud de Hambourg (nord).

Gröning, alors membre des Waffen SS, était chargé de compter les billets de banque retrouvés dans les bagages des prisonniers et de les transférer aux autorités nazies à Berlin, selon le Parquet de Hanovre (nord). L’accusé était également chargé de débarrasser les bagages des déportés afin qu’ils ne soient pas vus par les nouveaux prisonniers, selon la même source. Selon l’accusation, il était conscient que les prisonniers déclarés inaptes au travail « étaient assassinés directement après leur arrivée dans les chambres à gaz d’Auschwitz ».

En 2005, Oskar Gröning avait indiqué au quotidien Bild qu’il regrettait d’avoir travaillé dans le camp d’extermination, affirmant qu’il continuait d’entendre les cris venant des chambres à gaz. « J’ai eu honte pendant des décennies et j’ai toujours honte aujourd’hui, non pas de mes actes parce que je n’ai jamais tué personne », avait souligné cet homme qui avait 21 ans lorsqu’il se trouvait à Auschwitz. « Mais j’ai offert mon aide. J’étais un maillon dans la machine à tuer qui a éliminé des millions de personnes innocentes ».

Alors que la justice allemande s’était concentrée après-guerre sur les accusés contre lesquels elle disposait de preuves directes ou de témoignages, la condamnation de l’apatride d’origine ukrainienne John Demjanjuk à Munich en mai 2011 a élargi la qualification de complicité de meurtre à des personnes ayant des postes même subalternes et sans implication directe dans les crimes perpétrés dans les camps.

Depuis les procès des dignitaires nazis à Nuremberg en 1945-46, environ 106 000 soldats allemands ou nazis ont été jugés, 13 000 reconnus coupables et la moitié condamnés, selon l’Office allemand chargé des crimes nazis, basé à Ludwigsbourg (sud-ouest).

Quelque 1,1 million de personnes, essentiellement juives, ont été assassinées dans le camp d’Auschwitz-Birkenau de 1940 à sa libération il y a tout juste 70 ans, le 27 janvier 1945.

AFP


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