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Le CETA, c’est fini : « Je suis très très triste vraiment », dit la ministre canadienne [vidéo]


Chrystia Freeland "a quitté les négociations avec les Wallons et revient au Canada", a déclaré son porte-parole. (photo AFP)

Deux heures après la fin du sommet européen, une bombe a été lâchée à Namur : la ministre canadienne du Commerce extérieur a annoncé l’échec des négociations avec la Wallonie et donc a priori aussi avec l’UE. La stupeur règne à Bruxelles.

Les chefs d’Etat et de gouvernement avaient déjà quitté vendredi Bruxelles lorsque la ministre canadienne du Commerce extérieur, Chrystia Freeland, s’est présentée vers 16 heures, au bord des larmes, à la presse belge faisant le pied de grue à Namur.

« J’ai passé toute la journée à travailler très fortement pour répondre aux préoccupations exprimées par la Wallonie. Ces derniers mois, nous avons travaillé très fortement avec la Commission européenne mais aussi les Etats membres comme l’Allemagne, la France ou l’Autriche sur le CETA. Le Canada et moi-même nous avons travaillé très fortement pour trouver un accord. Mais, il semble évident aujourd’hui, que l’UE n’est aujourd’hui pas capable de conclure un accord international », a lâché la ministre notamment au micro de nos confrères belges de RTL.

« On va rentrer chez nous »

« Même avec un pays si gentil, qui a des valeurs si européennes et qui a fait preuve d’autant de patience, cela n’a pas été possible de conclure. Le Canada et moi-même sont très, très déçus. Je le suis d’ailleurs à titre personnel car je me suis investit beaucoup. Désormais, on va rentrer chez nous. Cela est très émotionnel pour moi. La seule choses positive est que je vais retrouver mes trois enfants ce samedi matin « , a encore balancé Chrystia Freeland à Namur avant de repartir vers l’aéroport de Bruxelles.


La ministre canadienne quitte Magnette sur un ECHEC: « Je suis très triste »

Le CETA est-il donc mort après l’échec du sommet européen à convaincre la Wallonie de lever son blocage, qui en fin de compte n’ont « plus » que concerné les tribunaux d’arbitrage? Pour l’instant, le calme plat règne aussi bien dans le camp du gouvernement wallon qu’au niveau de la Commission européenne. À la sortie du sommet, le président de l’exécutif européen, Jean-Claude Juncker, s’était encore dit « confiant qu’un accord avec la Wallonie pourra être trouvé dans les prochains jours ». Il n’est plus à exclure que cet espoir a volé en éclats ce vendredi après-midi du côté de Namur.

La Wallonie comme fossoyeur du CETA?

Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, s’était lui contenté de dire en conférence de presse de clôture que « si en fin de compte, la Wallonie parvient à obtenir des améliorations, cela ne pourra être que bénéfique pour les 28 ». Par la même occasion, Xavier Bettel avait néanmoins aussi fustigé le caractère « belgo-belge » du blocage de la Wallonie dans ce dossier. Entre les lignes, un bras de fer musclé entre le Premier ministre socialiste wallon et le Premier ministre libéral du gouvernement fédéral belge, Charles Michel, n’était pas à nier.

Lire aussi : Mais au fait, c’est quoi le CETA ?

 

Mais en fin de compte, la Wallonie, qui a encore répété vendredi de ne pas s’opposer à l’accord en tant que tel, pourrait être le fossoyeur du CETA. «Il y a de nouvelles avancées significatives qui sont faites, notamment sur le dossier agricole. En revanche, il reste des difficultés pour nous, en particulier sur le dossier de l’arbitrage», avait annoncé sur le coup de midi le ministre-président wallon.

« Or le timing qui nous est imposé est trop serré. Je n’ai pas encore réussi à convaincre Bruxelles de remporter le sommet UE-Canada prévu jeudi », a déploré Paul Magnette face aux députés wallons. Mais les écarts semblent avoir été en fin de compte trop importants. « Peut-être qu’un jour, on pourra se remettre à table », a sèchement commenté vendredi en début de soirée le ministre-président wallon. « Je comprends la lassitude du Canada, mais pour nous cela fait que 15 jours qu’on négocie », a insisté Paul Magnette.

La Commission évoque une « pause »

Pris de froid, la Commission européenne a tenu à souligner que désormais une « pause » sera faite dans la négociation sur le CETA. « Ce n’est pas la fin du processus » en vue de la signature du traité, qui jusqu’il y a quelques heures était prévue pour jeudi prochain. Une source belge, citée sur Twitter, a même évoque que la Commission faisait « un forcing de dernière minute pour retenir la ministre canadienne à Bruxelles ». Bref : le chaos a regagné l’Union européenne…

Sur Twitter la commissaire européenne chargée du Commerce, Cecilia Malmström, a malgré tout laissé entendre qu’un « espoir » d’aboutir était encore possible. « Je crois sincèrement que ce n’est pas la fin du processus. »

De notre envoyé spécial à Bruxelles, David Marques

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