Le nord-est des États-Unis était sous la neige et la grêle mardi matin, sous l’emprise de la tempête «Stella» qui a fermé les écoles et annulé des milliers de vols, même si ce coup de blizzard s’annonçait moins redoutable qu’annoncé.
Après un hiver inhabituellement clément, le blizzard a débuté vers 02h00 locales. En début de matinée, quelque 15 centimètres de neige, accompagnés de grêle, de glace et de rafales de vent, étaient déjà tombés sur Manhattan, capitale financière des États-Unis. Toutefois, la météo nationale a revu à la baisse les quantités de neige attendues sur la métropole. Lundi, ses experts avaient évoqué la possibilité de couches allant jusqu’à 60 cm, avant de revoir le chiffre à 15-20 cm. Et l’alerte au blizzard, décrétée lundi à minuit pour une durée de 24 heures a finalement été levée pour New York peu après 08h00. Dans certains quartiers de New York, comme Brooklyn, la neige avait tourné à la pluie glacée dès la matinée, alors que les températures étaient proches de zéro.
Toutes les écoles étaient fermées, les fonctionnaires des services non indispensables invités à rester chez eux, les portes closes dans les tribunaux et certains musées dont le célèbre Met. Beaucoup de gens avaient choisi de travailler de chez eux. Le siège de l’ONU était aussi fermé, alors que des milliers de délégués devaient assister à une conférence sur les femmes. Le reste de la ville tournait au ralenti. Les bus roulaient mais étaient, comme les métros, bien moins pleins que d’habitude, et devant les commerces, des employés s’activaient à déblayer les trottoirs.
Côté transport aérien, en revanche, c’était la quasi-paralysie. Environ 75% des vols des aéroports de New York,- John F. Kennedy, Newark et La Guardia -, étaient annulés. Au total, quelque 5.400 vols vers ou au départ des Etats-Unis ont été annulés mardi, et plus de 7.800 entre lundi et mercredi, selon le site FlightAware qui recense retards et annulations. Les aéroports de Washington, Philadelphie, Boston et, dans une moindre mesure, Chicago étaient aussi touchés.
Offensive tardive de l’hiver
De nombreux trains circulant entre Boston et New York étaient supprimés, obligeant notamment Andy McKinney, venu d’Arizona avec son fils, à rester à New York pour la nuit. «On est coincés, complètement en rade», a-t-il indiqué. Les températures étant juste en-dessous de zéro, le mélange de neige et de pluie pourrait créer de gros problèmes de verglas, a averti le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, en invitant à nouveau les gens à rester chez eux. Quelque 2 000 membres de la Garde nationale et 5.000 chasse-neige ont été mobilisés à travers l’Etat, a-t-il indiqué sur CNN.
A l’ouest et au nord de New York, notamment en Nouvelle-Angleterre, la neige pourrait tomber en grosses quantités. La météo nationale a indiqué que de 30 à 45 centimètres de neige y étaient attendus. Cette tardive offensive de l’hiver touchait particulièrement les régions de New York, du New Jersey, de Philadelphie et du sud du Connecticut, où vivent quelque 19 millions de personnes. Mais les chutes de neige ou de grésil allaient de la Caroline du Nord jusqu’à l’Etat septentrional du Maine, en passant par Washington. La première rencontre entre Donald Trump et Angela Merkel, qui était prévue mardi à la Maison Blanche, a été reportée à vendredi.
Les alentours de la Maison Blanche étaient couverts d’environ cinq centimètres de neige. Les écoliers de la capitale comme les fonctionnaires étaient autorisés à arriver avec entre deux et trois heures de retard, tandis que les écoles des comtés alentours ont fermé pour la journée. Comme ce fut le cas lors du blizzard Jonas des 22 et 23 janvier 2016, qui avait vu tomber un record de près de 70 cm de neige en 24 heures sur Central Park et fait 18 morts à travers la côte Est, certains habitants avaient fait des provisions pour ne pas avoir à sortir, et les rayons frais de certains supermarchés étaient presque vides.
Cette tempête survient alors que le nord-est des Etats-Unis a connu jusqu’ici un hiver anormalement doux, avec des températures printanières enregistrées à plusieurs reprises ces dernières semaines.
Le Quotidien/AFP