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La peine de mort en recul dans le monde


La peine de mort est en recule mais demeure une réalité qui va à l'encontre de tout humanisme et justice dans le monde entier (Illustration : Amnesty international)

En 2017, 933 personnes au moins ont été exécutées dans 23 pays, selon le dernier rapport mondial d’Amnesty International sur le recours à la peine de mort en 2017, rapport rendu public ce jour.

Un chiffre en baisse de 4 % par rapport à 2016 et de 39 % par rapport à 2015, année où le nombre d’exécutions avait été le plus élevé depuis 1989. Les condamnations à mort ont elles diminué de 17 % par rapport à 2016.
Deux États ont rejoint le camp des 106 pays ayant aboli la peine de mort dans leur législation pour tous les crimes : la Mongolie et la Guinée, laquelle est devenue le 20e État abolitionniste de l’Afrique subsaharienne.
«Du fait des progrès enregistrés en Afrique subsaharienne, cette région continue de représenter une source d’espoir en ce qui concerne l’abolition. Les dirigeants de certains pays de la région ont pris des mesures qui permettent d’espérer que le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit sera prochainement aboli. S’ils continuent en 2018 de prendre des mesures pour restreindre le recours à la peine de mort et pour la supprimer, les pays qui continuent à travers le monde de procéder à des exécutions vont se retrouver extrêmement isolés», a déclaré le secrétaire général d’Amnesty International, Salil Shetty.

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Du côté des Amériques, alors que le Guatemala est devenu abolitionniste pour les crimes de droit commun, les États-Unis sont pour la 9e année consécutive le seul pays sur tout le continent américain à avoir exécuté des prisonniers (23 en 2017, ainsi que 41 sentences capitales prononcées).
«On constate aux États-Unis une légère augmentation des exécutions par rapport à 2016, mais les chiffres demeurent historiquement bas. Il y a une tendance positive pour aller vers l’abolition, même si l’avocat général Jeff Sessions a encouragé les procureurs généraux à appliquer la peine de mort contre les trafiquants de drogue», a souligné David Pereira, le président d’Amnesty International Luxembourg, lors de la présentation du rapport, hier.
En Europe et en Asie centrale, un seul pays procède encore à des exécutions : le Belarus (au moins deux en 2017).

Des milliers d’exécutions en Chine
Mais sans surprise, c’est une nouvelle fois la Chine qui arrive en tête du palmarès des exécutions, même s’il n’existe aucune donnée précise et officielle. «Grâce à des travailleurs d’Amnesty International sur place et à certaines sources, nous estimons qu’il y a plus de 1 000 exécutions chaque année en Chine», a fait savoir David Pereira.
Suivent l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Pakistan, qui à eux seuls concentrent 84 % des exécutions recensées (la Chine mise à part).
Si en 2017 la majorité des États dans le monde avaient aboli la peine de mort dans leur législation pour tous les crimes, l’organisation de défense des droits de l’homme s’inquiète de la violation du droit international par de nombreux pays qui recourent à la peine capitale en matière d’infractions liées aux stupéfiants. «Une poignée de dirigeants continue de vouloir utiliser [la peine de mort] à titre de « solution expéditive » au lieu de régler les problèmes à la source avec des politiques humaines, efficaces et reposant sur des informations factuelles», a regretté Salil shetty dans ce dernier rapport.
«Amnesty International est opposée à la peine de mort en toutes circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l’accusé, le crime commis et la méthode d’exécution», a rappelé David Pereira.

Tatiana Salvan.

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