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Karabakh : l’UE craint l’internationalisation du conflit


Enclave séparatiste arménienne au sein de l'Azerbaïdjan, le territoire du Nagorny Karabakh est le théâtre de violents combats entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises depuis fin septembre. (illustration AFP)

L’Union européenne redoute une internationalisation du conflit dans le territoire séparatiste du Nagorny Karabakh, avec une implication de la Turquie et de la Russie, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie européenne.

« L’implication des acteurs régionaux dans le conflit ne peut être exclue », a déclaré l’Espagnol Josep Borrell citant la Russie et la Turquie devant le Parlement européen réuni en session à Bruxelles. « Il faut empêcher les ingérences étrangères », a-t-il répété.

La Turquie soutient l’Azerbaïdjan et a organisé d’importantes manœuvres militaires conjointes avec les forces azéries, début août, quelques semaines avant le début des hostilités. Enclave séparatiste arménienne au sein de l’Azerbaïdjan, pays voisin de l’Iran, le territoire du Nagorny Karabakh est le théâtre de violents combats entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises depuis le 27 septembre.

La communauté arménienne s’est mobilisée mercredi à Bruxelles pour appeler l’Union européenne à agir afin de faire cesser les hostilités. Près de 2 000 manifestants se sont rassemblés dans le quartier européen et beaucoup ont dénoncé une passivité européenne.

« Beaucoup de soldats arméniens meurent »

« Cela fait une semaine que l’Arménie souffre de l’agression de l’Azerbaïdjan et personne ne s’en soucie. L’Europe nous dit simplement qu’ils essaient de tout faire pour nous aider, mais rien n’est fait », a ainsi déploré Hritsime Sargsyani, 28 ans. « Pendant que vous êtes profondément inquiets, beaucoup, beaucoup de soldats arméniens meurent », s’est insurgée Tereza Kiraoksyan, 30 ans, professeure d’anglais. Rafek Avetesyan, 27 ans, a réclamé l’envoi d’une « force de maintien de la paix pour que les combats puissent cesser ».

Le chef de la diplomatie européenne a assuré multiplier les interventions auprès des belligérants et des puissances régionales pour demander un cessez le feu immédiat et une reprise des négociations sans conditions. « Mais ce n’est pas le cas pour le moment. La table reste vide depuis 30 ans », a-t-il déploré.

Josep Borrell a également souligné que l’UE disposait de « très peu d’informations » sur le terrain. « Il n’y a pas d’observateurs (…) et nous devons nous méfier de la désinformation », a-t-il ajouté.

Le président russe Vladimir Poutine a appelé mercredi Arméniens et Azerbaïdjanais à faire cesser « la tragédie » et a plaidé pour un cessez-le-feu dans sa première prise de position publique et télévisée depuis le début des combats le 27 septembre. La Russie entretient de bonnes relations avec les deux belligérants auxquels elle fournit des armes, mais reste plus proche de l’Arménie qui appartient à une alliance militaire dominée par Moscou.

LQ/AFP

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