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Italie : tensions autour d’un foyer épidémique dans le sud


Un résident vivant dans un immeuble à l'intérieur de la zone rouge où 49 cas d'infections au coronavirus ont été confirmés, jetant une chaise lors d'une manifestation à Mondragone, dans le sud de l'Italie (Photo : AFP).

De nouveaux renforts de police anti-émeute ont été envoyés vendredi dans une localité du sud de l’Italie, où l’apparition d’un foyer de coronavirus parmi des travailleurs étrangers suscite depuis plusieurs jours des tensions avec la population locale.

Quelque 700 personnes, pour la plupart des Bulgares employés dans le secteur agricole, sont confinées depuis lundi à Mondragone, localité à 60 km au nord-ouest de Naples, après la découverte de 43 cas de contamination au Covid-19 parmi eux, selon le président de la région de Campanie, Vincenzo de Luca.

Occupant illégalement un complexe de cinq immeubles, ils ont reçu l’ordre de rester confinés sur place une quinzaine de jours, alors que des tests de dépistage sont en cours dans tout le quartier.

Jeudi matin, un groupe de plusieurs dizaines d’individus a forcé le cordon de confinement pour une marche de protestation dans la ville, suscitant des tensions et échauffourées avec des habitants, qui leur ont jeté des pierres.

Plusieurs véhicules, appartenant à des résidents bulgares, ont été endommagés, leurs vitres brisées par des habitants italiens qui exhibaient leur plaque d’immatriculation étrangère comme un trophée, selon des images diffusées par les TV italiennes. Un autre véhicule a été incendié pendant la nuit de jeudi à vendredi.

La police est intervenue pour leur faire rebrousser chemin, tandis qu’une cinquantaine de militaires sont arrivés le soir en renfort pour délimiter et faire respecter une zone de confinement.

« Personne ne doit sortir de ces immeubles pendant 15 jours. La zone sera contrôlée 24h/24 par la police, les gendarmes et l’armée », a déclaré M. Di Luca à la presse locale.

« S’il y a beaucoup de cas positifs, je mettrai la ville en quarantaine », a-t-il prévenu.

(Photo : AFP).

(Photo : AFP).

La zone confinée est un bloc de quatre immeubles ocres rectangulaires, squattés essentiellement par des Bulgares, dont beaucoup sont en situation irrégulière, mais également par des familles italiennes.

Ce lotissement « est l’un des milliers de ghettos en Italie où l’on entasse des étrangers plus ou moins en règle », écrivait vendredi matin un éditorial du quotidien Corriere della Serra.

Ses occupants souhaitent retourner à leur travail dans les exploitations agricoles de la région pour gagner de l’argent, tandis que la population locale leur reproche de contribuer à répandre le coronavirus.

AFP

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