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Italie : la mairie de Rome entre les mains de la gauche


L'ex-ministre Roberto Gualtieri, 55 ans, devrait donc devenir le nouveau maire de Rome. (photo AFP)

Les Romains ont choisi comme nouveau maire l’ex-ministre de l’Économie Roberto Gualtieri, candidat de la gauche, qui l’a emporté sur son rival de droite accusé d’antisémitisme, selon des sondages sortie des urnes publiés lundi à la clôture des bureaux de vote.

Lors de ce deuxième tour de scrutin, Roberto Gualtieri a récolté de 59 à 63% des voix contre 37 à 41% pour Enrico Michetti, selon un sondage de l’institut Opinio pour la groupe audiovisuel public RAI. Gualtieri, 55 ans, devrait donc succéder à Virginia Raggi (Mouvement 5 Étoiles, antisystème), première femme élue à la tête de la capitale italienne mais qui avait été éliminée dès le premier tour.

Ce résultat constitue un nouveau camouflet pour la coalition de droite et d’extrême droite, qui rassemble le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi, la Ligue du tribun souverainiste et antimigrants Matteo Salvini et le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni.

Lors du premier tour il y a deux semaines, la droite et l’extrême droite avaient déjà perdu des villes-clé comme Milan, Naples et Bologne. La gauche devrait aussi l’emporter à Turin, la capitale du Piémont. Le résultat de ces élections locales, où 12,5 millions d’Italiens étaient appelés à voter, ne devrait pas avoir d’impact sur le gouvernement de Mario Draghi, soutenu au parlement par une large coalition allant de du Parti démocrate (gauche) à la Ligue. Rome et Turin avaient été conquises lors des précédentes élections par le Mouvement 5 Étoiles, qui a enregistré un fort recul lors de ces élections.

Forte abstention

Le scrutin, qui s’est tenu dimanche et lundi, a été marqué par une forte abstention. Dans la Ville éternelle, la campagne a été dominée par l’incurie affectant les transports et la propreté, et notamment la crise de la gestion des ordures, en partie responsable de l’apparition de sangliers dans certaines zones résidentielles. « Rome ne peut pas se résigner à parler seulement d’ordures et de nids de poules. Rome est une grande capitale européenne », avait déclaré Roberto Gualtieri lors de son dernier meeting électoral vendredi.

La campagne de son adversaire de droite a pris un mauvais pli la semaine dernière lorsqu’il a été contraint de rejeter des accusations d’antisémitisme après qu’un journal de gauche eut ressorti un article qu’il avait écrit l’an dernier et où il affirmait que l’Holocauste était davantage commémoré que d’autres massacres parce que les juifs « contrôlent des banques et un lobby capables de décider le destin de la planète ». Enrico Michetto avait aussi suggéré que le salut romain avec le bras tendu, utilisé sous l’ère fasciste, soit utilisé durant la pandémie car jugé plus hygiénique. Sans expérience politique antérieure, Enrico Michetti était jusqu’ici un avocat et un homme de radio.

LQ/AFP

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