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Israël va durcir la répression


Des forces de sécurité israéliennes dans le quartier musulman de la Vieille ville de Jérusalem, le 5 octobre 2015. (Photo : AFP)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de renforcer encore la répression pour prévenir un embrasement en Cisjordanie, en proie aux violences, et à Jérusalem, où la Vieille ville restait interdite aux Palestiniens lundi.

Depuis samedi, jeunes Palestiniens et soldats et policiers israéliens s’affrontent dans de nombreuses localités de Cisjordanie et certains quartiers de Jérusalem-Est, dans des scènes qui rappellent les intifadas de 1987 et 2000. Les premiers jettent pierres et cocktails Molotov, les seconds répondent désormais de plus en plus systématiquement par des tirs à balles réelles en Cisjordanie occupée.

Côté israélien, quatre personnes ont été tuées depuis jeudi, deux criblées de balles en Cisjordanie, et deux autres dans une attaque au couteau dans la Vieille ville de Jérusalem.

Un Palestinien est mort dimanche soir après avoir été touché à Tulkarem, dans le nord-ouest de la Cisjordanie. Les funérailles de Houzeifa Othmane Souleimane, 18 ans, prévues à la mi-journée dans son village, risquent de donner lieu à un nouvel accès de fièvre.

Les affrontements ont fait aussi 150 blessés par balles réelles ou projectiles en caoutchouc en moins de 48 heures, selon des sources médicales palestiniennes.

Une cinquantaine d’élèves portant encore leur sac de classe sont allés lundi après l’école défier les soldats israéliens à coups de pierres au point de passage de Bet El, près de Ramallah, a constaté un journaliste de l’AFP. Des heurts ont aussi été observés à Jalazoun.

Accélération des démolitions

M. Netanyahu a prévenu dimanche soir qu’Israël menait «un combat jusqu’à la mort contre le terrorisme palestinien». Il a ordonné d’accélérer les démolitions de maisons appartenant aux auteurs d’attentats ou à leur famille. La mesurea déjà été employée à maintes reprises avec l’objectif de donner à réfléchir à ceux qui veulent perpétrer des attaques.

Elle est pour les Palestiniens une des manifestations insupportables de l’occupation et est décriée par les défenseurs des droits de l’Homme comme relevant du châtiment collectif.

L’une des premières maisons visées pourrait être celle de Mohannad Halabi, le Palestinien de 19 ans qui a tué un rabbin et un soldat samedi soir dans la Vieille ville avant d’être abattu. Dans la nuit, des dizaines de jeunes ont brûlé des pneus pour barrer les routes menant à son village près de Ramallah. Pour la deuxième nuit de suite, les soldats israéliens ont positionné leurs blindés au pied de la maison, laissant envisager sa destruction. L’armée a tiré à balles réelles pour disperser les jeteurs de pierre, ont constaté des journalistes de l’AFP.

M. Netanyahu est soumis à la pression de certains membres de son gouvernement, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, qui critiquent désormais ouvertement son action et vont jusqu’à réclamer l’annonce d’une nouvelle colonie pour donner la leçon aux Palestiniens.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé dans la nuit «l’escalade» à laquelle se livrait Israël, qui a selon lui intérêt aux violences.

Israël a déjà pris une disposition exceptionnelle et peut-être inédite en interdisant pendant deux jours, dimanche et lundi, l’accès de la Vieille ville à l’immense majorité des quelque 300.000 Palestiniens de Jérusalem-Est (partie de Jérusalem occupée en 1967 et annexée par Israël) qui n’y vivent pas pas.

« Un jour important »

La partie orientale de la Vieille ville était lundi largement vidée de la population. Les groupes de touristes parcouraient avec une facilité inattendue les ruelles séculaires dans lesquelles se dressaient des barrages filtrants de la police.

Même la porte des Lions, seul accès autorisé à l’esplanade des Mosquées qui surplombe la Vieille ville, se signalait par son calme. Quelques musulmanes comme Esraa Hajajra, 19 ans, y étaient fidèles au rendez-vous pour défendre l’esplanade, troisième lieu saint de l’islam, contre ce qu’elles perçoivent comme les tentatives des Israéliens d’en prendre le contrôle. «C’est notre mosquée, mais ils veulent nous la prendre pour y prier», dit-elle.

L’esplanade, qui est aussi le site le plus sacré des juifs, enflamme des passions déjà vives.

Les juifs «sont inquiets», témoigne Shilo Marom, un juif de 25 ans sur le chemin qui le mène au mur des Lamentations, en contrebas de l’esplanade. Des dizaines de juifs y prient avec ferveur et dansent au pied du mur pour célébrer le dernier jour de Souccot, grande fête juive.

«C’est un jour important», ajoute Shilo Marom, selon lequel ce ne sont pas les attentats qui vont dissuader les gens de se rendre dans la Vieille ville. «Au contraire, ils vont y aller plus nombreux pour faire passer le message».

L’armée israélienne a par ailleurs répliqué par un raid aérien sur la bande de Gaza à un tir de roquette tombé plus tôt en Israël sans faire de victime.

AFP/M.R.

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