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Israël : un quasi-retour à la normale avec la réouverture des restaurants


Le Premier ministre en personne se met en terrasse. La campagne de vaccination, qui a débuté le 19 décembre, a permis de faire fléchir le nombre de contaminations qui est passé d'un pic de 10.000 par jour à la mi-janvier à environ 3.600/jour la semaine dernière (photo : AFP).

S’asseoir dans un café, manger au restaurant, retourner sur les bancs de l’école : Israël revenait presque à la normale dimanche à la faveur de nouvelles mesures de déconfinement à une quinzaine de jours de nouvelles élections nationales.

Ces mesures, validées samedi soir par le gouvernement, étaient très attendues par les Israéliens depuis la sortie progressive du pays de son troisième confinement mi-février, rendu possible par une campagne de vaccination massive.

« Retour presque normal à la normale », « Ouvert », « Retour à la normale, avec prudence », titraient en première page les principaux quotidiens nationaux, respectivement Yedioth Aharonot, titre le plus vendu au pays, Maariv et le gratuit Israel Hayom.

« C’est un jour formidable, nous ouvrons les restaurants avec le passeport vert, nous retournons à la vie », a déclaré dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu, attablé en terrasse, par une matinée ensoleillée, dans un café de Jérusalem avec le maire israélien de la Ville sainte, Moshé Leon.

Samedi encore, les Israéliens devaient prendre leur café à emporter mais depuis dimanche, ils peuvent s’asseoir en terrasse. Et les bars et les restaurants peuvent désormais rouvrir pour les détenteurs du « passeport vert », permis octroyé aux personnes ayant reçu deux doses du vaccin ou guéri du Covid-19.

« Avec cette réouverture on sent comme un air de printemps (…) les restaurateurs ont eu une année de misère alors on s’est dit qu’il fallait démontrer notre solidarité maintenant que nous le pouvons. Il faut soutenir les restaurants », témoigne Shimon Chasin, venu casser la croûte avec son épouse et des amis au restaurant Azura de Jérusalem.

Cette réouverture arrive à point nommé pour M. Netanyahu qui joue à fond la carte de la « Vaccine Nation » (« le pays du vaccin », ndlr), soulignant un retour à la normal favorisé par une vaccination intensive, pour tenter de remporter les élections législatives du 23 mars, les quatrièmes en moins de deux ans.

Les derniers sondages créditent actuellement son parti, le Likoud (droite), de la première place, mais sans suffisamment d’appuis, à l’heure actuelle, pour former un gouvernement avec ses alliés.

Plus de la moitié des 9,3 millions d’Israéliens ont reçu une première dose du vaccin Pfizer/BioNtech, auquel Israël a un accès privilégié dans le cadre d’un accord de partage de données biomédicales sur les effets de la vaccination. Et environ 40% des Israéliens ont reçu la seconde dose de vaccin.

Aéroport, restaurants, variants

Selon les nouvelles mesures d’allègement des restrictions entrées en vigueur dimanche, les collégiens vont pouvoir reprendre leurs études en présentiel dans les zones du pays où le taux de contamination reste faible.

L’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv -fermé depuis la fin janvier hormis pour les vols cargos et des vols spéciaux permettant à un maximum de 200 personnes de rentrer par jour au pays-, a vu sa capacité d’accueil passer à 1.000 voyageurs par jour en provenance de New York, Francfort, Paris, Londres, Kiev, Toronto et Hong Kong. Ce nombre devrait passer à 3.000 en milieu de semaine.

La campagne de vaccination, qui a débuté le 19 décembre, a permis de faire fléchir le nombre de contaminations qui est passé d’un pic de 10.000 par jour à la mi-janvier à environ 3.600/jour la semaine dernière.

Malgré ce déconfinement, les responsables de la santé publique restent cependant prudents, d’autant que le nombre de personnes se faisant vacciner commence à plafonner et que les variants du virus continuent de circuler.

« Si nous n’agissons pas de façon responsable, si nous ne suivons pas les directives, la possibilité d’un quatrième confinement avant les élections existe », a prévenu ce week-end, Nachman Ash, le coordinateur de la lutte contre le coronavirus.

« Notre principale inquiétude -et je le dis sans vouloir faire de politique- est un quatrième, voire cinquième confinement », note le chef Asaf Serri, à la tête du restaurant Tzemah de Jérusalem. « Avec les dettes qui se sont accumulées, le loyer, les taxes municipales et les autres charges (…) ce sera vraiment difficile de se relever ».

AFP

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