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Iran : au moins 40 morts aux funérailles de Soleimani


Le centre de Kerman, ville natale de l'officier qui doit y être enterré dans l'après-midi, était envahi mardi par une marée humaine . (photo AFP)

Une bousculade a fait mardi au moins 40 morts lors des funérailles du général iranien Qassem Soleimani dans le sud-est de l’Iran où une foule réclamait vengeance aux cris de « Mort à l’Amérique », pendant l’hommage au militaire tué en Irak par une frappe américaine.

En raison de la foule, « 230 personnes ont été blessées et 40 autres ont perdu la vie » a déclaré sur la télévision d’État Pir Hossein Koulivand, chef du service national des urgences iraniens, dans un dernier bilan. Le centre de Kerman, ville natale de l’officier qui doit y être enterré dans l’après-midi, était envahi mardi par une marée humaine semblable à celles ayant déferlé dimanche et lundi à Téhéran et dans les autres villes où les cercueils du général et de ses compagnons d’armes tués avec lui ont transité pour un hommage populaire.

Chef de la Force Qods, unité d’élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution (l’armée idéologique iranienne), Soleimani était l’architecte de la stratégie de l’Iran au Moyen-Orient. Il a été tué vendredi par une frappe de drone américain devant l’aéroport de Bagdad.

Le processus d' »expulsion des États-Unis de la région a commencé », a lancé à la foule de Kerman le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution. « Notre volonté est ferme. Nous disons également à nos ennemis que nous allons nous venger, et que s’ils (frappent de nouveau) nous mettrons le feu à ce qu’ils adorent », a-t-il dit sur un ton énigmatique. « Eux-mêmes savent bien de quels lieux je parle ».

« Grand commandant de la Défense sacrée »

Le Parlement iranien a pour sa part adopté mardi en urgence une loi classant toutes les forces armées américaines comme « terroristes » après l’assassinat de Soleimani. Il a pour ce faire amendé une loi récente qui déclarait « terroristes » les forces américaines déployées de la Corne de l’Afrique à l’Asie centrale en passant par le Moyen-Orient.

Élevé à titre posthume au grade de général de corps d’armée, inusité depuis des années en Iran, l’officier est largement considéré dans son pays comme un héros pour le combat qu’il a mené contre les jihadistes de Daech en Irak et en Syrie. Cela a permis, aux yeux des Iraniens, à leur nation multiethnique d’éviter la désintégration qu’ont connue à ses portes, l’Irak, la Syrie ou l’Afghanistan.

A Kerman, on a attendu toute la nuit sur les lieux pour être présent. « Nous sommes ici pour rendre hommage au grand commandant de la Défense sacrée », dit Hemmat Dehghan, en faisant allusion au rôle de Soleimani dans la défense du pays pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988). Il « était aimé non pas simplement à Kerman ou en Iran, mais dans le monde entier », assure cet ancien combattant de 56 ans.

Depuis l’assassinat de Soleimani, le monde entier redoute une nouvelle déflagration majeure au Moyen-Orient. Alors que les principaux dirigeants civils, religieux et militaires iraniens se relaient pour annoncer une vengeance terrible, les appels à la « désescalade » se multiplient de par le monde. Dans ce climat hypertendu suivant des mois de pression entre Washington et Téhéran, sur fond d’escalade militaire dans le Golfe et de tensions autour de la question nucléaire iranienne, les États-Unis ont créé la confusion lundi en transmettant par erreur aux autorités irakiennes une lettre annonçant des préparatifs en vue du retrait de leur soldats déployés en Irak.

LQ/AFP

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