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Incendies en Australie : des habitants pris au piège, Sydney menacée


Au nord de Sydney, un incendie a ravagé une superficie équivalant à près de 25 000 terrains de foot. (illustration AFP)

Des dizaines d’incendies attisés par des vents violents, des températures caniculaires et une végétation sèche, se sont intensifiés mardi et ont atteint la banlieue de Sydney, principale ville australienne qui compte avec son agglomération plus de cinq millions d’habitants.

Les feux de brousse se trouvaient mardi à quelques kilomètres du centre de Sydney, capitale de l’État de Nouvelle-Galles-du-Sud. Des avions de lutte contre les incendies ont pulvérisé des produits retardant sur les arbres et les maisons d’une banlieue située au nord de la ville. Deux incendies qui s’étaient déclarés à Turramurra, à environ 15 kilomètres au nord de Sydney, ont dévasté une forêt d’eucalyptus située dans un parc forestier et atteint des maisons. Ils ont finalement été maîtrisés.

Cette ville de banlieue était entourée d’un épais nuage de fumée alors que les maisons, les véhicules et les routes étaient recouverts d’un produit retardant de couleur rouge framboise. « Les braises qui flottaient dans l’air ont déclenché des feux devant les maisons », raconte Nigel Lush, un riverain. Selon le témoignage de Julia Gretton-Roberts, une autre habitante, l’incendie s’est propagé très rapidement.

Andrew Connon, un pompier, a expliqué qu’un certain nombre de maisons avaient été menacées mais que la pulvérisation du produit ignifuge a permis de limiter les menaces qui pesaient sur les habitations. Des milliers de pompiers avaient été déployés préventivement dans les États du Queensland et de Nouvelle-Galles-du-Sud en raison de conditions « catastrophiques » et « hors normes ». Ils ont cependant été dans l’incapacité d’empêcher plusieurs feux de brousse de percer le périmètre de confinement.

Des résidents qui n’avaient pas été évacués se sont ainsi retrouvés pris aux piège. Sur plus d’une centaine de feux de brousse, une situation d’urgence a été décrétée pour treize d’entre eux alors que de nombreuses villes sont directement menacées. « Beaucoup de gens ont tenu compte des avertissements et sont partis tôt », a déclaré Shane Fitzsimmons, responsable des pompiers de Nouvelle-Galles du Sud, mais « manifestement, d’autres ont choisi de ne pas le faire ». « Pour ceux qui se trouvent encore » dans les zones concernées par ces violents incendies « il est trop tard pour partir et se mettre à l’abri est désormais votre seule option », a-t-il prévenu.

Depuis vendredi, les incendies sur la côte est de l’Australie ont fait trois morts, détruit plus de 150 habitations et contraint des milliers d’habitants à fuir. Des températures atteignant 40 degrés et des vents soufflant à 60 km/h étaient attendus mardi sur la côte est de l’Australie. « Ces conditions devraient s’aggraver », a affirmé Shane Fitzsimmons, invitant les habitants des régions voisines à rester en état d’alerte.

Dans la ville de Hillville, au nord de Sydney, un incendie a ravagé une superficie équivalant à près de 25 000 terrains de foot. Comme pour beaucoup d’habitants, le feu s’est approché du domicile de Daniel Stevens qui s’est retrouvé contraint de plier bagages après avoir longuement hésité à abandonner sa maison et l’ensemble de ses biens. Dans la petite ville de Taree, également au nord de Sydney, des dizaines de personnes ont trouvé refuge dans un parc d’expositions. Caroline Watson, 59 ans, est arrivée lundi soir avec son époux et leur chien. « Les feux sont absolument partout », affirme-t-elle. « Ils ne nous ont pas demandé de partir, mais on s’est dit que ça viendrait. » Dans les Blue Mountains, à l’ouest de Sydney, Alan Gardiner, un pompier, a précisé que les habitants étaient « terrifiés et à bout de forces ». La ville porte encore les stigmates de l’incendie de 2013 qui avait détruit 200 habitations.

Cette année, la saison des feux a été particulièrement précoce et violente et pourrait être l’une des pires connues par le pays. En Nouvelle-Galles du Sud, un million d’hectares a déjà brûlé, soit déjà trois fois plus que l’an dernier.

LQ/AFP

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