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Hong Kong : assiégés par la police, des manifestants s’enfuient en rappel


Les protestataires sont descendus en rappel d'une passerelle, avant d'être récupérés sur une route en contrebas par des motos. (photos AFP)

Des dizaines de manifestants hongkongais assiégés par la police dans un campus ont réussi lundi soir à s’enfuir, après une nouvelle menace d’intervention de Pékin pour régler la crise politique dans le territoire autonome du sud de la Chine.

Retranchés dans l’Université polytechnique (PolyU), actuel bastion de la contestation, ces protestataires sont descendus en rappel d’une passerelle, puis ont été récupérés sur une route en contrebas par des personnes à moto. Les heurts se sont poursuivis dans la nuit de lundi à mardi, alors que la police menace désormais d’utiliser des « balles réelles » face aux « armes létales » des manifestants radicaux – qui ont jeté briques et cocktails Molotov contre les forces de l’ordre.

Dans une tactique apparemment coordonnée, des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers le campus universitaire pour tenter d’en rompre le siège. Des affrontements avaient lieu aux alentours. Des dizaines de personnes restaient sur le campus dans la nuit, a déclaré un des protestataires. Des manifestants mineurs ont cependant été autorisés à partir.

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L’Union européenne a appelé à la retenue et au respect des libertés. « Toute violence est inacceptable. Les mesures prises par les forces de l’ordre doivent rester strictement proportionnées et les libertés fondamentales, y compris le droit de réunion pacifique des Hongkongais, doivent être respectées », a déclaré la cheffe de la diplomatie Federica Mogherini.

La mobilisation en cours dans l’ex-colonie britannique depuis plus de cinq mois a basculé la semaine dernière dans une phase beaucoup plus radicale et violente, qui a entraîné notamment la fermeture des écoles. L’exécutif hongkongais, qui est aligné sur Pékin, s’est refusé à accéder aux revendications des manifestants. Ceux-ci demandent notamment l’avènement du suffrage universel dans la mégapole de 7,5 millions d’habitants, et une enquête sur ce qu’ils présentent comme des violences policières.

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La Chine a maintes fois averti qu’elle ne tolérerait pas la dissidence, et l’inquiétude monte face à l’éventualité d’une intervention pour mettre fin à la crise. Des soldats de l’armée chinoise, présents à Hong Kong depuis la rétrocession de l’ex-colonie en 1997, sont sortis ce weekend de leur caserne pour déblayer certaines rues de leurs barricades. Une apparition rarissime qui a encore alimenté l’hypothèse d’une opération militaire. Et l’ambassadeur de Chine au Royaume-Uni a donné lundi du crédit supplémentaire à cette option. « Le gouvernement de Hong Kong fait tout son possible pour reprendre le contrôle de la situation », a déclaré Liu Xiaoming lors d’une conférence de presse. « Mais si elle devenait incontrôlable, le gouvernement central ne restera certainement pas les bras croisés. Nous avons la résolution et le pouvoir suffisants pour mettre fin aux troubles ».

Plus tôt lundi, la police avait arrêté des dizaines de manifestants aux abords du campus – frappant certains d’entre eux avec des matraques alors qu’ils étaient au sol. « A part sortir et se rendre, je ne vois pas d’autre option envisageable pour eux », avait déclaré un commandant de la police, quelques heures avant l’évasion spectaculaire de manifestants. La police a qualifié le campus de « zone d’émeute ». Or la participation à une émeute est passible de 10 ans de prison.

LQ/AFP

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