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Grèce : les déçus de Tsipras battent le pavé


Le gouvernement grec de gauche affrontait jeudi une deuxième grève générale en un mois. (Photo AP)

Transports et services publics perturbés, manifestations : le gouvernement grec de gauche affrontait jeudi une deuxième grève générale en un mois -moins mobilisatrice que la précédente- contre la réforme des retraites qu’il s’est engagée à mener auprès des créanciers du pays (UE-FMI).

Selon la police, 8 000 personnes ont participé dans le centre d’Athènes au défilé du Pame, le front syndical communiste, et 6 500 à l’autre cortège, emmené par les deux grandes centrales, GSEE pour le secteur privé et l’Adedy pour la fonction publique. Il y avait eu 20 000 manifestants le 12 novembre, lors de la première grève générale.

Le mouvement affectait surtout le secteur public, administrations, hôpitaux et écoles, tandis que tous les ferries desservant les îles étaient ancrés au port, et que les transports urbains étaient affectés par des arrêts de travail. « Ça suffit », proclamaient les banderoles du GSEE, dénonçant aussi « le rouleau compresseur des retraites, les nouveaux raids fiscaux du budget et le bradage des privatisations ».

« On espérait une politique plus sociale »

Les syndicats ont appelé à cette grève pour protester contre une vaste refonte du système des retraites à laquelle le gouvernement d’Alexis Tsipras doit s’atteler d’ici début 2016 pour respecter ses engagements envers les créanciers du pays en juillet, en contrepartie d’un nouveau plan de sauvetage financier du pays surendetté. La mobilisation constitue aussi une mise en garde au vote prévu dans la nuit de samedi à dimanche du budget, marqué du sceau de l’austérité comme tous ceux adoptés depuis 2011 par les gouvernements de droite ou socialiste.

« On manifeste pour sauver nos retraites et aussi le service public de l’eau », expliquait Kostas, 48 ans, employé de ce service public, l’EYDAP. Constatant lui aussi une mobilisation moindre, il jugeait que « les syndicats ont baissé la garde face à cette politique néo-libérale ». Malgré le plan d’aide, « on espérait une politique plus sociale et que soit sauvé ce qui pouvait l’être, mais ce n’est pas vers ça qu’on va. […] Le peuple n’a certainement pas voté pour la politique qui est en train d être mise en œuvre », a encore fait savoir Kostas.

Tsipras a promis samedi que la réforme des retraites serait menée « sans nouvelles douloureuses coupes dans les pensions », mais son gouvernement peine jusque là à en présenter les grandes lignes.

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