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Grande Barrière de corail : l’Unesco appelée à enquêter


Le récif australien s'étend sur 348 000 kilomètres carrés et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. (illustration AP)

L’Australie viole ses engagements à protéger la Grande barrière de corail du défrichage des terres, ont accusé des organisations écologistes lundi en appelant l’Unesco à enquêter sur ces manquements supposés.

Le joyau du patrimoine de l’Humanité a subi de graves épisodes de blanchissement du fait des hausses de la température de l’eau et est menacé par les invasions d’acanthasters pourpres, une étoile de mer dévoreuse de coraux qui a proliféré à cause de la pollution et des ruissellements agricoles.

Canberra a promis d’intensifier ses efforts pour protéger le récif qui s’étend sur 348 000 kilomètres carrés et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. Mais des organisations comme Wilderness Society, WWF-Australia, l’Australian Conservation Foundation et l’Australian Marine Conservation Society accusent le gouvernement fédéral d’avoir échoué à protéger la Grande barrière de la menace imminente posée par le défrichage de vastes étendues de terrain sur les bassins versants du site. Elles ont écrit à l’Unesco à l’occasion de la réunion annuelle du Comité du patrimoine mondial, à Manama, pour lui demander d’enquêter en urgence.

Des promesses mais de pas cohérence

« Permettre à ce défrichage d’aller de l’avant n’est pas cohérent avec les promesses faites par le gouvernement australien à la communauté internationale de protéger et restaurer la Grande barrière de corail », a déclaré dans un communiqué Kelly O’Shanassy, directrice de l’Australian Conservation Foundation. D’après les écologistes, environ 36 000 hectares de forêts anciennes doivent être rasés dans les bassins versants du récif aux termes de permis délivrés par l’ancien gouvernement du Queensland.

Le gouvernement fédéral a le pouvoir d’empêcher cela, ajoutent-ils. Le ministre de l’Environnement Josh Frydenberg a démenti ces affirmations, soulignant que les autorisations de défrichage relevaient de la compétence des États. L’ONU a couvert Canberra « de louanges significatives » pour son plan « Récif 2050 » à deux milliards de dollars australiens (1,2 milliard d’euros) destiné à protéger le site, a-t-il ajouté. « En plus de cet investissement, (…) le gouvernement a investi également 500 millions de dollars australiens supplémentaires, ce qui représente l’investissement dans la protection du récif le plus important de l’histoire de l’Australie », a-t-il poursuivi.

Le gros de ce demi-milliard de dollars australiens supplémentaire servira à améliorer la qualité de l’eau en modifiant les pratiques agricoles et en introduisant de nouvelles technologies. L’année dernière, le Comité du patrimoine avait décidé de ne pas inscrire la Grande barrière sur sa liste des sites en péril malgré les inquiétudes concernant les épisodes de blanchissement du site, invoquant les programmes de restauration du gouvernement.

Le Quotidien/AFP

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