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France : un niveau de sûreté nucléaire «acceptable»


La centrale nucléaire du Tricastin, dans la Drôme, subit une visite décennale qui doit lui permettre de prolonger sa vie au-delà de 40 ans. (Photo : Prosopée/Creative Commons)

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a jugé jeudi « acceptable » le niveau de sûreté atteint en France l’an dernier, tout en demandant des efforts à EDF pour améliorer la rigueur d’exploitation de ses centrales.

« L’ASN estime que le niveau de sûreté dans les installations nucléaires et la radioprotection dans les activités nucléaires de proximité ont été acceptables en 2019″, a déclaré son président, Bernard Doroszczuk, devant les parlementaires de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Parmi les points positifs, il a noté l’absence d’incident majeur ou de rejet significatif dans l’environnement, ainsi qu' »une plus grande prise de conscience par les exploitants nucléaires des défis auxquels ils sont confrontés collectivement notamment en termes de renforcement des compétences et de la qualité des réalisations ».

Il a toutefois pointé chez EDF un « recul de la rigueur de l’exploitation » de ses centrales. Cela s’est traduit par une hausse des événements significatifs (3 de niveau 2 sur une échelle de 7 l’an dernier contre zéro en 2018), une documentation inadaptée mise en évidence lors d’exercices de mise en situation et enfin la détection de « non-conformités » sur le parc nucléaire.

«Saturation des capacités d’ingénierie d’EDF»

« Malgré des progrès indéniables il y a donc chez EDF un effort à faire pour renforcer la rigueur d’exploitation », a conclu Bernard Doroszczuk. Il a estimé que la première visite décennale de l’un des réacteurs de 900 MW sur le site de Tricastin (Drôme), indispensable pour la poursuite de sa vie au-delà de 40 ans, s’est déroulée dans des « conditions satisfaisantes ». Mais « l’ASN constate de plus en plus une saturation des capacités d’ingénierie d’EDF et s’interroge sur sa capacité à mobiliser de tels moyens à l’avenir sur les autres réacteurs et donc à assurer avec succès dans des plannings réalistes les réexamens de sûreté », a-t-il pointé.

Malgré la pandémie de Covid-19, « nous n’entrevoyons pas de difficultés majeures sur le respect du calendrier des visites décennales », a par ailleurs indiqué Bernard Doroszczuk. « Mais comme ce sont des visites qui sont plus lourdes en termes d’enjeux, notamment pour les réacteurs de 900 MW (NDLR : Cattenom est composé de quatre réacteurs de 1300 MW) qui doivent faire l’objet d’une autorisation de l’ASN à l’issue du réexamen réacteur par réacteur, bien évidemment il est important que le calendrier soit respecté d’autant que la limite d’échéance de 10 ans est fixée par la loi », a-t-il ajouté.

LQ/AFP

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