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France : Greenpeace déploie une banderole au-dessus de Notre-Dame de Paris


"Avec cette action, Greenpeace s'adresse directement à Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction climatique", a expliqué dans un communiqué l'ONG. (Photo : AFP)

Greenpeace a déployé jeudi matin une grande banderole sur la grue surplombant la cathédrale Notre-Dame de Paris pour appeler le gouvernement « aux actes » contre le réchauffement climatique, s’attirant les foudres de la nouvelle ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

« Sembler attaquer ce chantier tellement important dans le conscient et l’inconscient collectif… Je crois que Greenpeace ne sert pas une cause qui par ailleurs est juste », a critiqué Roselyne Bachelot sur France Inter, soulignant par ailleurs que le chantier de Notre-Dame était « extrêmement fragile » et que « toute intrusion » pouvait avoir « des conséquences tout à fait néfastes ».

Le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, a pour sa part indiqué que les militants « n’avaient pas touché la cathédrale » et que leur action n’avait donc entraîné « aucun risque ni pour le bâtiment, ni pour le chantier ». Il a regretté que la ministre réponde par « une pirouette » et non « sur le fond ». Vers 6h, quatre militants sont montés sur la grue attenante à la cathédrale, haute d’environ 80 mètres. Vêtus d’un uniforme jaune et coiffés d’un casque, ils ont tiré une banderole géante « Climat : aux actes » et la signature « Greenpeace », en noir sur fond jaune.

L’un d’entre eux, suspendu dans le vide, a brandi le message « Macron, climat, Notre-Drame ». L’action s’est terminée vers 8h30 et la banderole a été retirée. « Avec cette action, Greenpeace s’adresse directement à Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction climatique », a expliqué dans un communiqué l’ONG, qui a attaqué le gouvernement en justice pour ce motif, aux côtés d’autres associations. « Depuis le début de son mandat, le chef de l’État a multiplié les grands discours sur l’écologie mais rechigne toujours à mener une politique qui soit véritablement à la hauteur de l’urgence climatique. Le dernier remaniement gouvernemental est une preuve supplémentaire du manque d’ambition du président », estime Greenpeace.

Pompili : « Un petit cadeau de bienvenue »

L’ONG a choisi le chantier de la cathédrale Notre-Dame, ravagée par un incendie en avril 2019, « parce que c’est un lieu iconique » et qu’elle est « en train d’être reconstruite ». « On aimait ce parallèle avec un monde qui doit être reconstruit autrement », selon Jean-François  Julliard. « Sans grand changement » dans trois secteurs prioritaires, « le transport, le logement et l’agriculture », « il n’y aura pas assez de baisse des émissions » de gaz à effet de serre en France pour respecter l’accord de Paris, a-t-il estimé.

Cette action de Greenpeace intervient au lendemain du rapport annuel de Haut conseil pour le climat, instance créée fin 2018 pour évaluer les politiques publiques dans ce domaine, qui a averti que les premières mesures d’urgence pour redresser l’économie après la crise du coronavirus n’intégraient pas suffisamment l’enjeu climatique. Sur France Info, la nouvelle ministre de l’Écologie Barbara Pompili a vu dans cette action « un petit cadeau de bienvenue, un petit message d’encouragement ». « C’est toujours des gens que j’apprécie et que je respecte, ce sont des lanceurs d’alerte », a-t-elle confié.

LQ/AFP

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