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Etats-Unis : le chasseur qui a tué le lion Cecil traqué à son tour


Le célèbre lion Cecil a fait les frais de la passion dévorante et délirante du dentiste. (Photo AFP)

Walter Palmer, chasseur et riche dentiste du Midwest, provoque une vague mondiale d’indignation pour avoir tué le célèbre lion Cecil au Zimbabwe et se voit traqué à son tour.

« Je regrette profondément que la poursuite d’une activité que j’aime et que je pratique de manière responsable ait conduit à la mort de ce lion », a fait savoir le dentiste de 55 ans, rejetant la responsabilité sur ses guides locaux. Une réaction qui n’a pas apaisé l’opinion publique, en particulier sur Twitter où célébrités et inconnus jetaient mercredi l’opprobre sur lui.

Son adresse personnelle et son numéro de téléphone auraient été postés sur les réseaux sociaux par quelqu’un se revendiquant du groupe de pirates informatiques Anonymous. Sa page Facebook et le site de son cabinet n’étaient plus accessibles mercredi matin. Tout comme celui du club Young and Pope consacré aux chasseurs américains utilisant des flèches pour abattre leurs proies, moyen considéré comme le plus prestigieux en la matière.

Cecil, un lion mâle de 13 ans remarquable par sa crinière noire, portait un collier GPS dans le cadre de recherches financées par l’université anglaise d’Oxford. Un animal mort aurait été attaché à un véhicule pour l’attirer en dehors du parc national de Hwange, où il était protégé. Blessé par flèche, il n’aurait été achevé au fusil que 40 heures plus tard, puis dépecé et décapité. Pour 50 000 dollars. Une pétition demandant justice pour Cecil avait récolté plus de 400 000 signatures mercredi.

Dans un article consacré au chasseur en 2009, le New York Times rapportait que Palmer pouvait atteindre une carte à jouer à 90 mètres de distance avec son arc à poulies et qu’il jouissait d’une réputation de puriste car il n’emportait pas d’arme à feu. L’Américain, qui a appris à tirer à cinq ans, venait d’abattre un élan majestueux pour tenter de décrocher un record. A l’époque, il avait tué 28 des 29 animaux qualifiés de trophées par Young and Pope, qui répertorie notamment les mensurations des animaux abattus.

43 « trophées » à son tableau de chasse

Des photographies de Walter Palmer sont visibles sur de nombreux sites consacrés à la chasse au trophée animalier, où il pose -ou porte- fièrement en tenue de camouflage ou torse nu à côté d’animaux morts (léopard, lion, rhinocéros, mouflon canadien aux grandes cornes incurvées, grand buffle noir des savanes). Il aurait également à son actif ours polaire, puma, bison, éléphant, cerf ou caribou. A son tableau de chasse figurent 43 trophées, tous abattus à l’arc, selon le site de l’organisation Safari club international.

Photo montage Twitter Libération

Photo montage compte Twitter Libération

Walter Palmer, marié et père de deux enfants, a indiqué qu’il se tenait le cas échéant à la disposition des autorités américaines et zimbabwéennes. Ce n’est pas la première fois que sa passion lui cause des problèmes. En 2008, il a plaidé coupable devant un tribunal fédéral du Wisconsin (nord) pour avoir menti à un agent fédéral sur les circonstances de la mort d’un ours noir deux ans plus tôt. L’animal avait été abattu à 65 km de la zone pour laquelle il avait un permis de chasse, et sa carcasse y avait ensuite été déplacée. Palmer avait été condamné à un an de mise à l’épreuve et près de 3 000 dollars d’amende.

Le Quotidien/AFP

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