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France : de nouveaux tours de vis pour empêcher « la fermeture du pays »


"il faut évidemment rester vigilant et se protéger" a annoncé Gabriel Attal (Photo AFP)

Confinement strict en Martinique et Guadeloupe, pass sanitaire étendu à certains centres commerciaux: l’exécutif a procédé mercredi à un nouveau tour de vis pour « freiner des quatre fers » l’épidémie de Covid-19 et « empêcher la fermeture du pays » avec pour objectif « la vaccination de tous les Français ».

« La crise sanitaire n’est pas derrière nous. Nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec ce virus », a averti le chef de l’Etat qui a présidé en visioconférence depuis le fort de Brégançon (Var) le Conseil de défense, avant un Conseil des ministres à 12H30.

Première priorité: les Antilles, qui affichent des « taux d’incidence que l’on n’a jamais connus » en France, selon le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, arrivé mardi soir en Guadeloupe accompagné d’un renfort de 274 soignants et 60 pompiers. Un confinement « strict », entré en vigueur en début de semaine en Martinique, va être étendu à la Guadeloupe, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l’issue des deux réunions de crise.

Il impose notamment la fermeture des commerces non-essentiels, des locations saisonnières, des hôtels et des plages, et invite les touristes à quitter l’île. Emmanuel Macron avait décrit dans la matinée une « situation dramatique » dans ces deux départements ultra-marins où la vaccination est trois fois plus faible qu’en métropole, « démonstration cruelle », selon lui, de la nécessité du vaccin.

Tests payants

Mais le président de la République a également souligné « l’état des lieux préoccupant » dans l’Hexagone, en insistant sur « un objectif très simple: la vaccination de tous les Français qui peuvent être vaccinés ». « Il faut tenir au moins la cible des 50 millions de vaccinés à la fin du mois d’août », a-t-il ajouté, en estimant être « en bonne voie » puisque « 37,8 millions de Français » le sont déjà complètement. « Personne n’est à l’abri. Il y a trop de gens qui pensent, à tort, qu’ils ne feront au pire que des formes légères » du Covid, a martelé le Premier ministre Jean Castex plus tôt dans la matinée devant des soignants dans l’Aude.

A la rentrée, collégiens, lycéens et étudiants pourront se faire vacciner dans des barnums « mis en place à proximité des établissements scolaires », a précisé M. Attal. Le porte-parole du gouvernement a en outre indiqué que les tests de dépistage sans prescription médicale seront payants à partir de la « mi-octobre », en faisant valoir que « les tests à répétition n’empêchent pas d’aller à l’hôpital et de contaminer fortement ».

Les contrôles aux frontières vont également être renforcés: « 100% des voyageurs venant de pays à risque seront contrôlés par test antigénique », a-t-il précisé. Emmanuel Macron a aussi confirmé la mise en place à la rentrée d’une campagne de rappel vaccinal, avec une troisième dose pour les plus de 80 ans et les personnes particulièrement vulnérables.

38 départements concernés

Deux jours après la mise en oeuvre de l’extension du contesté pass sanitaire, le président de la République a dit en « mesurer les contraintes », notamment pour les restaurateurs et cafetiers qui doivent en contrôler la validité. Mais « nous n’avions pas d’autre choix car c’était cela ou la fermeture du pays », a-t-il fait valoir.

Le gouvernement a en outre demandé mercredi aux préfets de rendre le pass sanitaire obligatoire dans les centres commerciaux de plus de 20.000 m2 situés dans les départements où le taux d’incidence dépasse les 200 pour 100.000 habitants. La mesure concerne pour l’heure 38 départements, dans lesquels le masque doit aussi redevenir obligatoire en intérieur dans les lieux recevant du public soumis au pass sanitaire.

« Que chacun se souvienne que quand il n’y avait plus de chiffre d’affaires du tout à cause de l’épidémie, c’est bien l’argent public qui a permis de rémunérer les responsables de ces lieux. Il est donc légitime de demander une part de responsabilité », a insisté le chef de l’Etat.

Confronté à des manifestations réunissant un nombre croissant d’anti-pass chaque samedi – 237.000 le week-end dernier, selon l’Intérieur – dont les cortèges dénoncent régulièrement une supposée « dictature sanitaire », Emmanuel Macron a affirmé que « jamais dans notre histoire une crise d’une telle ampleur n’a été combattue de manière aussi démocratique », en fustigeant ceux qui « font commerce de cette pandémie pour gagner des parts de marché politiques ».

Il a lancé un « appel au civisme et au sens du devoir » des Français, en exhortant à « poursuivre (la) voie de la confiance sans cesse renouvelée dans nos institutions comme celle de la mobilisation des savoirs scientifiques qui seuls doivent prévaloir ». Le Premier ministre a pour sa part reconnu que « la société est fatiguée, incandescente ». Mais il a aussi insisté sur le fait que « le gouvernement (devait) tenir un discours ferme, sérieux et responsable ».

LQ/AFP

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