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Covid-19 en France : une « deuxième vague forte » n’est plus taboue


Si les services hospitaliers sont lancés dans une course contre la montre, M. Castex a aussi comparé la lutte contre le Covid-19 à "une course d'endurance" (Photo : AFP).

Sans exclure des reconfinements locaux, Jean Castex a exhorté lundi les Français à plus de vigilance face à la « deuxième vague forte » de Covid-19, à deux jours d’une nouvelle prise de parole d’Emmanuel Macron.

« Nous sommes dans une deuxième vague forte », a constaté le Premier ministre lundi sur franceinfo, sur fond d’envolée des nouveaux cas positifs et d’hôpitaux guettés par la saturation, surtout en Ile-de-France, en appelant « de façon extrêmement claire à ce que nous nous mobilisions toutes et tous ».

« Il ne peut plus y avoir de relâchement », a averti M. Castex, pour qui « les Français ont considéré un peu trop vite, malgré les discours que nous tenions, que ce virus avait disparu ».

Pendant les grandes vacances, « les Français ont collectivement considéré que c’était fini, que c’était dernière nous », a-t-il insisté, assurant que pour sa part, il n’avait « cessé tout l’été d’appeler à la vigilance » et pris des mesures pour généraliser le port du masque. Selon Jean Castex, le déconfinement s’est déroulé de « façon efficace », en dépit des critiques sur la disponibilité et les délais des tests.

Face à la recrudescence de l’épidémie, « rien ne doit être exclu quand on voit la situation dans nos hôpitaux », a également dit le chef du gouvernement à propos de la possibilité de reconfinements locaux.

Plus de 20.000 cas quotidiens

L’exécutif examinera la situation sanitaire lors d’un conseil de défense sanitaire mercredi, avant une interview à 19H55 du président Emmanuel Macron sur TF1 et France 2.

Le nombre de nouveaux cas de tests positifs au Covid-19 enregistrés en 24 heures a battu plusieurs records depuis le redémarrage de l’épidémie cet été et passé le cap des 20.000 ces derniers jours (20.339 vendredi, 26.896 samedi), selon les données quotidiennes de Santé publique France, dont le dernier bilan fait état de 32.730 décès en France.

Les chiffres sur les nouvelles contaminations sont à prendre avec prudence, car ils peuvent parfois correspondre à des prélèvements réalisés plusieurs jours plus tôt, mais le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), Aurélien Rousseau, a fait état sur RMC/BFMTV d’un taux de tests positifs de 17% en Ile-de-France « qu’on n’avait jamais atteint ».

Avec « 474 malades, on a passé les 42% d’occupation » des lits de réanimation par des patients Covid-19 dans la région la plus peuplée du pays (12 millions d’habitants), un niveau qui va imposer des déprogrammations d’interventions pour faire de la place dans les hôpitaux.

Avec Toulouse et Montpellier, qui basculent mardi, la France compte désormais neuf villes – dont les quatre plus grandes de France – et le département de la Guadeloupe en zone d’alerte maximale, synonyme de taux d’occupation des lits en réanimation à 30% et qui a pour conséquence la fermeture des bars, des salles de sport et un accueil limité dans les restaurants.

« Plateau » à Marseille

A Aix-Marseille, le préfet des Bouches-du-Rhône a reconduit dimanche soir ces mesures pour 15 jours supplémentaires, en s’appuyant sur un avis de l’ARS Paca selon lequel « la situation actuelle ne fait plus montre d’une amélioration mais d’une stabilisation sous forme de plateau ».

Si les services hospitaliers sont lancés dans une course contre la montre, M. Castex a aussi comparé la lutte contre le Covid-19 à « une course d’endurance », qui « va durer plusieurs mois ». Il a de nouveau appelé à éviter « les contacts au maximum », notamment lors des retrouvailles en famille de la Toussaint, mais « je ne vais pas vous dire qu’on ne peut pas voir papi et mamie ce serait ridicule », a-t-il ajouté.

« Au lieu d’avoir 15 amis autour de la table, vous en avez trois ou quatre », a aussi lancé, sur LCI, l’épidémiologiste de l’Institut Pasteur Arnaud Fontanet, également membre du Conseil scientifique. Selon lui, « il n’y a rien qui va changer profondément la donne » jusqu’aux effets d’un vaccin, qu’il ne situe pas avant le « deuxième semestre 2021, au mieux ».

AFP

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