Accueil | Monde | Après le plan Trump, une « contre-proposition » palestinienne

Après le plan Trump, une « contre-proposition » palestinienne


Le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie à Bethléem. (Photo : AFP)

Les Palestiniens ont soumis une « contre-proposition » au plan américain pour le Proche-Orient qui prévoit notamment l’annexion de pans de la Cisjordanie occupée par Israël, a affirmé mardi le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh.

« Nous avons soumis une contre-proposition au Quartet (NDLR : Union européenne, ONU, Russie et États-Unis) il y a quelques jours », a déclaré M. Shtayyeh, précisant que ce texte de « quatre pages et demie » proposait la création d’un « État palestinien souverain, indépendant et démilitarisé ». Le texte propose aussi des « modifications mineures au tracé de frontières lorsque nécessaire », a-t-il indiqué lors d’une rencontre avec des journalistes étrangers à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, précisant que le transfert de territoires proposé se ferait d' »égal à égal » en termes de « taille et valeur ».

Annoncé fin janvier à Washington, le plan américain prévoit l’annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, occupée depuis 1967 par l’État hébreu. Il prévoit aussi la création d’un État palestinien sur un territoire réduit, et sans Jérusalem-Est pour capitale, contrairement à ce que souhaitent les Palestiniens.

L’Union européenne (UE) s’y oppose et demande au gouvernement israélien de renoncer à l’annexion, alors que celui-ci doit présenter à partir du 1er juillet sa stratégie pour mettre en œuvre le projet américain. Reconnaissance d’un Etat palestinien, sanctions contre Israël ou autres : de nombreux pays européens s’interrogent sur la ligne à adopter pour dissuader Israël d’aller de l’avant avec ce plan, et quelles mesures prendre en cas d’annexion effective, soulignent des sources diplomatiques.

« Nous souhaitons qu’Israël ressente la pression internationale (…) Pour la première fois, les alliés politiques européens discutent de sanctions contre Israël, car nous le leur avons demandé », a affirmé M. Shtayyeh mardi. « La reconnaissance (NDLR : d’un État palestinien) est une mesure préventive contre l’annexion et les sanctions en sont une autre, additionnelle », a-t-il ajouté.

Ces derniers jours, des manifestations se sont multipliées en Cisjordanie mais aussi en Israël contre le projet d’annexion, sans toutefois rallier jusqu’à présent de vastes foules côté palestinien. « La colère est là, l’insatisfaction est là, la frustration est là et tout ça est une recette pour plus de problèmes », a estimé M. Shtayyeh, assurant toutefois que l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, souhaite éviter le « chaos ».

À l’heure actuelle, plus de 450 000 Israéliens habitent dans des colonies jugées illégales par le droit international en Cisjordanie, où vivent 2,7 millions de Palestiniens.

LQ/AFP

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.