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«C’était un Allemand, et non un réfugié»


La police cherchait encore à déterminer les motivations de l'Allemand qui a accompli cet acte dramatique. (Photo : AFP)

La police allemande continuait ce dimanche de cerner les motivations du conducteur de la camionnette-bélier qui a foncé la veille sur une foule en terrasse d’un café avant de se donner la mort.

A-t-il voulu se suicider en emportant avec lui d’autres personnes ? a-t-il agi avec des motivations politiques ?

Une chose paraît certaine: le drame survenu au centre-ville de Münster, dans le nord-ouest du pays, n’est pas d’un attentat jihadiste comme celui qui avait ensanglanté Berlin en décembre 2016 lorsqu’un demandeur d’asile tunisien avait foncé sur la foule d’un marché de Noël avec un camion.

« Rien n’indique pour le moment qu’on ait affaire à des motivations islamistes », a déclaré le ministre de l’Intérieur de la région où s’est produit le drame samedi après-midi, Herbert Reul, à une heure où les habitants et touristes se pressaient aux terrasses des cafés et restaurants pour profiter d’une journée ensoleillée. Le conducteur du véhicule-bélier était « un Allemand et non un réfugié comme on le colporte partout », a-t-il ajouté.

« Les motivations et les causes sont plutôt à chercher chez l’auteur lui-même », a ajouté le chef de la police.

« Nous avons de nombreux éléments montrant que la personnalité (de l’auteur), qui s’est distingué par des comportements étranges, se trouve au centre » de l’explication, a ajouté devant les journalistes le ministre de l’Intérieur de la région où les faits se sont produit, Herbert Reul.

Une source proche de l’enquête a indiqué que depuis 2015 le conducteur de la camionnette « avait eu des comportements étranges au sein de sa famille liés avec une maladie psychique manifeste ».

« Fin mars un nouvel incident s’est produit lorsqu’il a annoncé à des connaissances par email son prochain suicide », a ajouté cette source.

Selon la chaîne de télévision n-tv, l’homme a notamment par deux fois menacé des membres de sa famille, dont son père, de les attaquer à coups de hache.

Deux personnes ont été tuées. (Photo : AFP)

La terrasse où le conducteur a fini sa course folle, tuant deux personnes. (Photo : AFP)

Troubles psychologiques

Les médias allemands ont identifié le conducteur comme Jens R., âgé d’environ 48 ans, et résidant à Münster même, non loin des lieux où il a projeté son véhicule sur des clients d’un café-restaurant, tuant deux personnes et en blessant 20 autres.

L’assaillant s’est suicidé avec une arme à feu peu de temps après les faits « dans son véhicule », tout près du café-restaurant, selon les autorités. Un « objet suspect » ressemblant à un explosif a été découvert dans sa camionnette et une équipe de déminage a été dépêchée sur place.

Le drame s’est produit à une heure d’affluence en plein centre-ville de cette cité de 300.000 habitants.

« On a entendu un grand bruit et des cris, la police est arrivée », a raconté sur la chaîne n-tv un serveur du café. « Il y avait beaucoup de gens qui criaient, je suis en colère, c’est complètement lâche de faire une chose pareille », a-t-il ajouté.

L’irruption du véhicule à vive allure sur cette place historique a provoqué la panique parmi les passants. Des images circulant sur les réseaux sociaux montraient des chaises renversées et cassées.

La chancelière Angela Merkel s’est dite « profondément bouleversée » par « les terribles événements » de Münster.

« Tout sera fait pour élucider cette affaire et soutenir les victimes et leurs proches », a ajouté la chancelière sur Twitter.

En France, le président Emmanuel Macron a présenté ses condoléances à l’Allemagne pour « l’attaque de Münster ».

Si les motivations du conducteur ne sont pas encore totalement établies, ces faits interviennent dans un contexte tendu en Allemagne.

Les autorités allemandes sont sur le qui-vive depuis un an et demi en raison de plusieurs attentats islamistes perpétrés ou envisagés dans le pays.

Plusieurs des actes terroristes ont été commis par des demandeurs d’asile et valent à Angela Merkel d’être accusée par ses détracteurs d’avoir fait peser un risque à son pays en ouvrant la porte à des centaines de milliers de réfugiés en 2015 et 2016.

Le Quotidien / AFP

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