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Afghanistan : dix policiers tués par un taliban infiltré


L'ombre de policiers afghans sur un mur à Kaboul, le 11 décembre 2015. (Photo : AFP)

Un rebelle taliban infiltré au sein de la police de la province instable d’Uruzgan, dans le sud de l’Afghanistan, a abattu mardi dix de ses collègues au cours de la deuxième attaque de ce type en huit jours, a-t-on appris auprès des autorités locales.

Le suspect «a d’abord drogué dix collègues et les a abattus alors qu’ils étaient inconscients», a déclaré Dost Mohammad Nayab, le porte-parole du gouverneur d’Uruzgan. «Il a dérobé des armes et s’est enfui», a-t-il poursuivi. Une «chasse à l’homme» a été déclenchée pour le retrouver, a précisé Rahimullah Khan, le chef-adjoint de la police provinciale.

Les talibans, par la voix de leur porte-parole habituel Zabiullah Moudjahid, ont revendiqué l’attaque qui aurait permis, selon lui, aux insurgés de s’emparer du poste avancé où étaient déployées les victimes.

Cette attaque, survenue dans le district de Chinarto, entre dans le cadre de la féroce offensive hivernale menée par les talibans dans tout le pays.

Les attaques de l’intérieur, au cours desquelles un policier ou un soldat retourne son arme contre ses collègues, sont un mode opératoire auquel les talibans ont fréquemment recours. A l’époque de la mission de combat de l’Otan, qui a pris fin en décembre 2014, ils visaient surtout les soldats étrangers collaborant sur le terrain avec l’armée afghane.

Uruzgan, où s’est produite l’attaque de mardi, est une province reculée du sud de l’Afghanistan où les talibans tentent de s’implanter durablement. Dans cette province, une précédente attaque de l’intérieur s’était soldée par la mort d’au moins neuf policiers la semaine dernière.

Quatre policiers qui «collaboraient» avec les talibans avaient abattu leurs collègues dans leur sommeil, selon le porte-parole du gouverneur.

En dépit de ce regain de violences, le gouvernement afghan tente de raviver le processus de paix avec les talibans. Deux réunions quadripartites se sont tenues depuis le début de l’année, à Islamabad puis à Kaboul, avec la participation de la Chine, des Etats-Unis, de l’Afghanistan et du Pakistan pour évoquer les moyens d’impliquer les insurgés dans un nouveau dialogue et de reprendre les pourparlers de paix directs. Ceux-ci ont été interrompus l’été dernier à l’annonce de la mort du mollah Omar, le fondateur du mouvement taliban.

Les talibans ont de leur côté réclamé au cours du week-end la fin de l’«occupation» étrangère d’Afghanistan et le retrait de certains de leurs cadres de «listes noires» américaines et de l’ONU comme conditions préalables à toute reprise du dialogue. Ces exigences ont été d’emblée rejetées par Kaboul.

AFP/M.R.

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