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« Un refuge » pour les sans-abri à Luxembourg


Outre les box pour la nuit, la structure de la Croix-Rouge luxembourgeoise a aussi une cuisine, un salon, une douche et des sanitaires. (photos Le Quotidien)

Depuis le 2 mai, la Croix-Rouge luxembourgeoise gère une halte de nuit dans le quartier de Dommeldange. Elle permet à une dizaine de démunis d’avoir un toit pour la nuit.

Il est 18h30, les assistants sociaux et éducateurs de la Croix-Rouge luxembourgeoise préparent du café et des sandwiches dans un immeuble du quartier de Dommeldange, mis à leur disposition par la Ville de Luxembourg. Leur journée (ou plutôt leur nuit) ne fait que commencer. À 19h, ils ouvriront la halte pour la dizaine de sans-abri qui passeront ainsi la nuit sous un toit et dans un lit.

Les minutes filent et personne à l’horizon. Certains éducateurs s’interrogent : «D’habitude, les premiers arrivent dès 19h et il arrive même parfois que certains soient déjà sur la terrasse avant qu’on arrive», indique Christian (26 ans).

Plus de 300 passages chaque mois

À 19h38, le premier «locataire» du jour arrive. C’est Laszlo, un Hongrois d’une cinquantaine d’années. «Lui, il travaille, souligne Maxime Pax, la coordinatrice des streetworkers de la Croix-Rouge luxembourgeoise, établis dans la Ville-Haute. Il possède un contrat de dix heures par semaine pour récolter des légumes dans des jardins. Avant, il dormait dans la rue au Pfaffenthal et il se faisait taper dessus. Maintenant, il est en sécurité ici.» Les autres arriveront au compte-goutte au fil de ce début de soirée. Au total, la halte de nuit de la Croix-Rouge luxembourgeoise dispose de dix lits, plus un onzième d’urgence.

«Si à 22h, Premier Appel nous dit qu’il n’a personne, nous le donnons à quelqu’un d’autre qui attend devant, indique Maxime Pax. Chaque jour, les gens doivent s’inscrire à notre bureau commun des streetworkers (NDLR : ouvert de 10h à 12h lundi, mercredi, jeudi et vendredi au 1, rue des Gaulois) ou alors ils s’inscrivent le matin ici pour le soir même ici. Chaque jour, on a une liste d’attente de six à huit personnes.» Ouverte depuis le 2 mai, la halte de nuit de la Croix-Rouge luxembourgeoise affiche complet tous les soirs. «En mai, nous avons eu 301 passages, en juin 326, détaille la coordinatrice des travailleurs de rue de la Croix-Rouge luxembourgeoise.

Au total, 45 personnes différentes, originaires de douze pays – la 2e nationalité la plus représentée est la luxembourgeoise – sont venues.» «On répond à un besoin, mais pas à tous les besoins, complète Patrick Salvi, membre de la direction de la Solidarité à la Croix-Rouge luxembourgeoise. C’est un premier pas, mais pas le dernier. On veut trouver des outils et des solutions à moyen et long terme. Nous avons déjà fait une demande pour un abri de nuit d’une plus grande capacité d’accueil.»

Chaque box dispose d'un lit.

Chaque box dispose d’un lit.

«On est là pour les accompagner»

À l’intérieur, la halte de nuit est divisée en deux espaces distincts : d’un côté, un salon et une cuisine, de l’autre, des box avec un lit chacun. Il y a aussi un espace sanitaire avec une douche et des toilettes. Le confort est sommaire. «C’est authentique et rudimentaire, confirme Patrick Salvi. Nous répondons à une urgence.»

Maxime Pax complète : «C’est un refuge pour eux. Ici, ils se sentent protégés et ils ont une écoute.» Au total, cinq éducateurs et assistants sociaux (deux à 30 heures par semaine et trois à 20 heures par semaine) se relayent pour assurer le service de 18h30 à 1h30 et de 5h30 à 9h30, sans oublier un agent de sécurité qui est présent de 20h à 6h. «Nous avons réussi à créer des liens, à établir une relation de confiance, on répond à leurs questions et on les oriente en fonction de leurs besoins. Nous sommes là pour les accompagner, confie Véronique (30 ans), une des membres de l’équipe de la halte de nuit. Grâce à cet endroit, une ambiance conviviale, familiale même, s’est installée. Et une nouvelle routine pour eux aussi.»

Chaque soir, les discussions se font à table autour d’un sandwich ou une soupe ou sur la terrasse dans le calme. «Nous n’avons eu aucun problème, souligne Maxime Pax. Et tout se passe bien avec les voisins.» À 23h au plus tard, tout le monde est au lit pour passer une nuit reposante jusqu’à 7h. Ils prennent un petit-déjeuner avant la fermeture de la halte de nuit à 9h. Comme tous les jours, elle rouvrira ses portes à 19h.

Guillaume Chassaing

Au quartier Gare aussi

La halte de nuit de la Croix-Rouge luxembourgeoise, située dans le quartier de Dommeldange, n’est pas la seule de la capitale. Depuis le 10 avril, Caritas Accueil et Solidarité gère une structure du même type dans le quartier Gare, que Le Quotidien a également visitée.

La halte de nuit de Caritas se nomme «Nuetswaach L’espoir» et dispose aussi de dix lits (plus un lit d’urgence). Comme son homologue de Dommeldange, cette structure vise «à mettre à l’abri les personnes les plus marginalisées et les plus vulnérables qui ne peuvent ou ne veulent pas être hébergées dans une des structures existantes». Et elle aussi affiche complet depuis son ouverture.

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