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Un écran géant pour connaître le tram sur le bout des doigts


L'écran est installé au Kirchberg, mais il pourra se déplacera au fur et à mesure de l'avancement des travaux du tram à travers la capitale. (photo Hervé Montaigu)

Go Tram, voilà le nom de la nouvelle infobox installée sur la place de l’Europe, à l’entrée du Kirchberg, à deux pas de la Philharmonie. Avec cette infobox d’une nouvelle ère, l’État, la capitale, Luxtram et les CFL, tous partenaires du projet, changent de braquet.

Nous sommes dans une ère de communication. Faire, c’est bien, mais il est inconcevable de ne pas faire savoir en même temps! Les infobox en sont des exemples particulièrement explicites. En Ville, elles se multiplient à une vitesse sidérante : à côté du pont Adolphe, près de la Poste, à Hamm (le long de la voie ferrée)… Chaque chantier d’envergure a son espace d’explication dédié.

Pouvait-il en être autrement pour le tram ? Évidemment pas! Mais pour s’inscrire dans une lignée avant-gardiste à hauteur de ce que seront les futures rames et leur cortège d’innovations techniques (pas de caténaire en centre-ville, récupération d’énergie au freinage…), il fallait quelque chose d’innovant.

Le choix s’est porté sur un concept développé conjointement par l’agence de communication Accentaigu et la société iNUI Studio. Dans ce «visiting center» appelé GoTram, il n’y a pas de panneaux explicatifs autour desquels on peut déambuler. Pas non plus de maquettes d’architecte. Il y a par contre un écran tactile XXL, composé de huit écrans de 55 pouces, ce qui correspond à près de 6 mètres de long sur 1,20 mètre de haut (lire ci-dessous) !

GO TRAM

Sur l’écran, des dizaines de petites fenêtres apportent des informations sur les projets du tram, évidemment, mais aussi de la gare et du funiculaire Kirchberg/Pfaffenthal (il ne faut plus l’appeler arrêt «Pont-Rouge») et, donc, sur la rénovation et l’adaptation du pont qui relie le Kirchberg au centre.

On ne pourra pas dire «je ne savais pas»

On peut déplacer chaque fenêtre où on le désire, choisir sa langue (français, allemand et anglais; à quand une pétition pour la traduction luxembourgeoise?) et profiter des courts textes et des illustrations pour apprendre, sans se fatiguer, un tas de choses. Les concepteurs ont en effet pris le parti de jouer aussi la carte de la curiosité en déployant un éventail de petites infos et anecdotes sur les projets en question.

L'intérieur du tram, tel qu'il a été présenté la semaine passée. (illustration : Luxtram)

L’intérieur du tram, tel qu’il a été présenté la semaine passée. (illustration : Luxtram)

Si l’ensemble est tout à fait high-tech, l’écran n’est pas indigeste. Coloré, lumineux, il est aussi très intuitif. Il ne faut donc pas avoir moins de 35 ans ni être muni de tout un équipement dernier cri pour en profiter. Quiconque dispose d’un doigt est donc en mesure de l’utiliser! Les enfants peuvent y jouer et on peut même poster sa photo prise sur place par courriel ou directement sur les réseaux sociaux.

« Nous avons voulu un point d’information qui soit moderne, dans la ligne de notre stratégie Digital Lëtzebuerg », a soutenu le ministre du Développement durable et des Infrastructures (MDDI), François Bausch.

Mais si les commanditaires (État, Luxtram, CFL, Fonds du Kirchberg et Ville de Luxembourg) ont accepté de débourser 700 000 euros pour l’ensemble de ce projet, c’est qu’ils ont bien conscience que les temps vont être durs pour les automobilistes et les usagers des transports en commun. Entre les travaux sur le pont Rouge qui démarrent à l’automne, ceux du tram, de Royal-Hamilius et la noria de camions qui fera le va-et-vient autour du creusement de l’extension du parking Knuedler, il va certainement falloir s’armer de patience pendant quelques années…

Mais une ville qui avance, cela ne peut pas se faire sans certains désagréments. « Dans cinq ou six ans, quand tout sera terminé, nous poserons un tout autre regard sur cette période », a promis la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer.

François Bausch, Lydie Polfer et Sam Tanson, mardi, place de l'Europe. (photo Hervé Montaigu)

François Bausch, Lydie Polfer et Sam Tanson, mardi, place de l’Europe. (photo Hervé Montaigu)

Erwan Nonet

Un support évolutif et écologique

Les concepteurs ont mis trois mois pour mettre au point l’installation, « un délai très court », admettent à la fois Yvette Morheng (Accentaigu) et Olivier Raulot (iNUI Studio).

L’agence de communication Accentaigu s’est chargée de l’habillage de l’écran et de la création de toutes les fenêtres. « Comme il n’existe pas encore d’images réelles, puisque les chantiers, au mieux, viennent juste de commencer, nous avons utilisé les illustrations des avant-projets », explique Yvette Morheng.

Pour elle, le gros intérêt de ce support numérique est sa plasticité : « Nous pourrons le mettre à jour dès que ce sera nécessaire, en ajoutant de nouveaux textes et de nouvelles photos en fonction de l’avancée des travaux, soutient-elle. Ça en fait une solution très écologique étant donné que nous ne serons pas obligés de refaire sans cesse de nouveaux panneaux. »

(photo H.M.)

(photo H.M.)

Cet écran est très pratique, mais c’est également un petit bijou technologique, assure Olivier Raulot, son concepteur (iNUI Studio) basé au Technoport de Foetz. « Il s’agit du deuxième plus grand en Europe, précise-t-il. À ma connaissance, il n’y en a qu’un dont la taille est supérieure et il se situe dans un musée à Amsterdam. » En fait, sa surface est composée de huit écrans de 55 pouces reliés entre eux, « mais toutes les fenêtres peuvent se déplacer de l’un à l’autre ».

L’écran capte la pression du doigt grâce à l’infrarouge, c’est la raison pour laquelle l’intérieur de l’infobox est sombre. Derrière, le système – qui fonctionne sous Windows – est suffisamment costaud pour permettre à 250 doigts de s’exprimer en même temps !

Olivier Raulot est un spécialiste des écrans tactiles. Le jeune entrepreneur développe des tables de travail tactiles, notamment pour le milieu bancaire, mais il vient également de breveter un système permettant à une fenêtre de devenir elle-même un écran.

E. N.

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