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Un bout d’Inde et de Népal à Sandweiler


Le Premier ministre, Xavier Bettel, était présent au Bazar annuel d'Aide à l'enfancede l'Inde et du Nepal et s'est prêté au jeu des essayages de vêtements traditionnels. (photos Didier Sylvestre)

Le centre culturel de la commune a accueilli, dimanche, le 40e Bazar annuel de l’association Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal. Un évènement de solidarité mêlant culture, gastronomie et lien social.

C’est une étonnante effervescence qui régnait en fin de matinée dans la rue Principale de Sandweiler. Car c’est là, dans le centre culturel de la commune, que se déroule depuis une vingtaine d’années déjà le Bazar annuel de l’association Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal (AEIN). Tandis que les uns ressortent déjà des livres, des étoffes ou de l’artisanat plein les bras, d’autres font fi de la neige toujours présente sur la petite esplanade devant le centre culturel pour s’y engouffrer rapidement, se réchauffer et humer la bonne odeur des différentes spécialités culinaires déjà en place.

Les communautés indienne et népalaise ne sont pas parmi les plus importantes du Luxembourg. En tout, elles représentent moins de 2 000 résidents (quelque 1 500 Indiens et 350 Népalais). Ce qui n’a pas empêché le Bazar annuel de l’association AEIN de trouver sa place dans le calendrier national.

Et il faut bien dire que si ceux sur scène et derrière les buffets gastronomiques – et dans une moindre mensure également derrière certains autres stands – semblaient effectivement venir du sous-continent indien ou de la région de Katmandou, le public, lui, parle avant tout luxembourgeois.

Beaucoup de nationaux se trouvent également parmi l’équipe de l’association organisatrice du Bazar. Parmi eux, Roger Molitor, qui a rejoint l’AEIN il y a une quinzaine d’années. Il n’a aucun lien direct avec l’Inde ou le Népal, mais a rejoint l’association «par amitié pour d’autres membres et par solidarité», explique celui qui a depuis réalisé plusieurs voyages dans les zones concernées. «Notre but n’est pas de remplacer les États, qui font déjà beaucoup. Mais avec nos projets sur place, on essaye d’améliorer encore les choses et de maintenir une pression pour que tout aille dans le bon sens; car s’il faut améliorer les structures, il faut aussi changer les habitudes. C’est pour ça que nous nous concentrons, souvent, sur les villages reculés et expliquons à des parents qui souvent n’ont eu la chance d’aller à l’école l’importance de l’école pour la vie de leurs enfants», explique-t-il.

En tout, ce sont 1,3 million d’euros par an qui sont investis par l’AEIN dans ces projets. Une somme provenant à 80% du gouvernement luxembourgeois. Et justement le premier de ses représentants, le Premier ministre, Xavier Bettel, a fait le déplacement à Sandweiler pour l’occasion.

«C’est une association qui me tient à cœur, explique le Premier ministre. Elle a eu des moments difficiles à la suite d’un vol qui a succédé à ce Bazar (NDLR : en 2016, une grande partie des recettes a été dérobée au moment de la fermeture) et je tiens à la soutenir.» «Chez nous, on oublie parfois la qualité de vie qu’on peut avoir, ce n’est pas mal de se rappeler que quand nous on se demande si on va manger chaud ou froid, dans d’autres endroits du monde, des mères se demandent ce qu’elles vont bien pouvoir servir à manger à leurs enfants. Alors si on peut, en plus en se faisant plaisir ici, aider les autres…», ajoute-t-il avant de partir retrouver son mari, «qui a déjà commencé à faire des achats sans moi, ça m’inquiète !». Et il y a de quoi. Car entre les bijoux, les tissus, les statuettes, les bougies colorées, les thés et les épices, il y a clairement de quoi se faire plaisir. Sans oublier le marché aux puces du sous-sol ou encore la vente de livres d’occasion.

«Rallumer le feu»

Il en va de même au niveau gastronomique. Pour un ticket à 20 euros (12 pour les enfants), les visiteurs avaient accès au buffet à volonté proposant des pakoras végétariens, du poulet tikka masala et tandoori, du palak paneer ou encore des légumes au safran accompagnés des immanquables riz et naan, ces pains indiens à pâte levée. «Pour avoir presque tout testé, je peux dire que c’est excellent», assure Pol, venu de la capitale. Anaïs, venue avec son compagnon, sa sœur, sa mère et sa petite nièce, apprécie également. «On n’habite pas loin, à Dippach, et on cherchait ce qu’il y avait aujourd’hui à faire avec des enfants et on a découvert ce bazar où il y a des animations. Pour le moment, on mange et c’est très bon. Ça nous est déjà arrivé de manger indien, mais ça reste une découverte.» Le Bazar était aussi l’occasion de goûter la glace indienne, le kulfi, ou encore un lassi sucré et différentes sortes de thé indien.

Si le Bazar ne représente, avec ses quelque 30 000 euros, qu’une petite partie du budget de l’association, c’est pour les communautés indienne et népalaise et pour leurs amis, surtout «l’occasion de se retrouver, de tisser ou renouveler des liens et de rallumer le feu des bénévoles», note Roger Molitor.

Pour les membres de la Non Resident Nepali Association, antenne grand-ducale d’une fédération de la diaspora népalaise présente dans 77 pays, le Bazar est surtout l’occasion de faire la promotion touristique de leur pays. «Le tourisme est primordial pour le Népal, explique Durga K. C. Thapa. Une grande partie de l’économie nationale dépend de ça. On peut faire du trekking, de l’escalade, du rafting, il y a aussi de très beaux musées, des temples anciens, etc.», énumère-t-elle. Ça fait envie !

Pablo Chimienti

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