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Soldes : est-ce que ça vaut encore le coup ?


Les soldes n'ont plus le même effet qu'il y a une dizaine d'années. Tout le monde ne les attend plus «pour faire de bonnes affaires». (photo Isabella Finzi)

Les soldes d’hiver au Luxembourg ont débuté le 29 décembre et se termineront le 26 janvier. Les différents acteurs du commerce dressent un bilan tout en nuances de ce temps fort commercial.

Les vitrines des commerçants affichent des rabais pouvant monter jusqu’à -70%. Les soldes d’hiver sont l’occasion, pour les accros du shopping et les autres, de faire de (très) bonnes affaires.

Déjà, des tendances se dessinent et les avis divergent. Selon Anne Darin-Jaulin, la directrice de l’Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL), «pour l’instant, on est dans une stabilité par rapport à 2017». À la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC), Claude Bizjak, membre de la direction, assure que le «retour des commerçants est plutôt positif». Frank Gubbini, le vice-président de la Fédération des commerçants et artisans de Dudelange (FCAD), dit qu’il n’a pas «trop de retour des autres commerçants». En ce qui le concerne, «les soldes ne sont plus ce qu’ils étaient».

Des remises tout le temps

En gros, ils n’ont plus le même effet qu’il y a une dizaine d’années. Tout le monde ne les attend plus «pour faire de bonnes affaires». Les «2-3 premières journées, il y avait un peu de monde. Maintenant, ça se calme doucement», précise-t-il. Il est donc loin, le temps où les clients piaffaient d’impatience devant les portes des magasins, attendant leur ouverture, marquant le top départ de la chasse aux bonnes trouvailles. «On a tout le temps le coin des bonnes affaires. Les gens voient tout le temps des pourcentages de remise.» L’effet soldes n’est donc plus ce qu’il était.

Pour Astrid Freis, la présidente de l’association des commerçants d’Esch-sur-Alzette (ACAIE), qui compte 250 membres, «les soldes sont toujours quelque chose qui amène du monde». Le bilan, lui, est… mitigé, car les commerces étaient ouverts les quatre dimanches de décembre. Si certains commerçants en «avaient marre», d’autres disent maintenant qu’ils «bossent bien».

Il n’est plus rare aujourd’hui de voir des articles dont les prix baissent de 70%. D’après Anne Darin-Jaulin, un tel pourcentage est «une manière d’attirer les gens».

Des prix gonflés ?

Et pour mieux vendre, Frank Gubbini développe une tout autre théorie : «Les magasins qui font -70%, soit ils trichent, soit ils montent les prix avant les soldes.» Soit il s’agit d’un besoin d’évacuer un stock.

Astrid Freis a une tout autre pensée : «Je crois que les gens ont moins de moyens.» Entre ceux qui payent en même temps le loyer d’un appartement et le crédit d’une maison, il est difficile de garder un peu d’argent pour s’acheter de nouveaux vêtements. Surtout, certaines personnes font le choix de se payer un petit voyage à l’étranger. «Les gens pensent plus à s’évader», assure la présidente de l’ACAIE.

Si le concept de soldes est encore pertinent, les dates, en revanche, ne le sont plus vraiment pour certains. Le vice-président de la Fédération des commerçants et artisans de Dudelange pense qu’il faut les changer. Pour lui, elles commencent trop tôt. «Le 1er février, ce serait bien pour débuter les soldes», s’exclame-t-il. Astrid Freis est, elle, plutôt d’avis que les dates sont «bien définies».

Aude Forestier

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