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Salles de loisirs fermées au Luxembourg : «Les loyers nous tuent !»


Comme l'Horeca, les professionnels de l'industrie de l'amusement se sentent «totalement abandonnés par l'État, car on n'a pas reçu d'aides à part l'outil du chômage partiel». (illustration Editpress)

Claude Legrand est le directeur d’exploitation de l’X-Treme Bowling & Billard de Foetz et est associé-gérant de Fun City, le centre de loisirs de Pétange. Pour l’entrepreneur, l’avenir apparaît bien sombre.

photo LQ

Lundi, il n’y croyait plus et il en a eu la confirmation mercredi : ses affaires resteront fermées pour les fêtes de fin d’année. Claude Legrand, comme beaucoup d’entrepreneurs, a eu le nez creux. Cela dit, son état d’esprit général et ses perspectives n’ont pas changé depuis que Le Quotidien l’a interrogé ce jour-là. En effet, il nous expliquait alors se sentir, lui et ses confrères du secteur de l’Horeca et de l’industrie de l’amusement «totalement abandonnés par l’État, car on n’a pas reçu d’aides à part l’outil du chômage partiel».

Le souci principal réside dans le paiement des loyers et, pour certains, aussi dans les frais fixes à acquitter. «Pour l’année, nous aurons environ une diminution de 60% de notre chiffre d’affaires par rapport à 2019.» Il soulignait en outre que le Premier ministre avait annoncé «il y a peu» une aide visant au remboursement des frais à 100%, mais il constatait amer, qu’aucune loi allant dans ce sens n’avait été votée jusque-là.

Une piste sur deux

Selon Claude Legrand, les restrictions de fermeture à minuit dans un premier temps « ne dérangeaient pas en semaine», puisque en temps normal le bowling de Foetz est alors ouvert jusqu’à 1h. Par contre, le week-end, où d’ordinaire le lieu ouvrait jusqu’à 3h, «sachant que les jeunes ne commencent à sortir que vers 23h, cela nous a coûté une grosse partie de notre chiffre d’affaires», déplore-t-il. «En plus, on avait investi par rapport aux restrictions sanitaires, notamment en installant des séparations entre les paires de pistes de bowling. Car si l’on considère une piste comme une table, dix personnes maximum sont autorisées en même temps.»

Claude Legrand ne remet cependant pas en cause les mesures sanitaires, car des restrictions plus favorables auraient été contradictoires vis-à-vis de celles imposées aux cafés et aux restaurants, qui se basent sur le nombre de clients autorisés par table de consommation. Lorsque la limitation à quatre personnes par table a été imposée, le bowling a dû lui aussi s’y plier, en n’accueillant plus que quatre personnes sur deux pistes. «La limitation fait donc que les deux tiers des clients doivent être refusés. Donc, en résumé, sur deux pistes qui se trouvent l’une à côté de l’autre, on ne peut en exploiter qu’une seule.»

Sur le seul mois d’octobre, Claude Legrand indique avoir perdu 51% de chiffre d’affaires à Foetz. Sans parler des championnats sportifs de la Fédération nationale de bowling, dont il est le secrétaire général, compétitions qui venaient de débuter fin septembre. «Nous nous sommes même imposé des restrictions plus sévères que demandées, car la plupart des membres sont des personnes dites vulnérables. Nous avions réduit le nombre de sportifs par équipe. Mais avec la mesure des quatre personnes simultanées, nous avons dû suspendre le championnat jusqu’à nouvel ordre. Et cela impacte également notre chiffre d’affaires.»

Claude Damiani

Aires de jeux indoor : «C’est un cauchemar»

Les aires de jeux en salle pour enfants sont désertées. En effet, presque toutes les fêtes d’anniversaire ont été annulées.

«Les enfants n’ont plus envie de venir», témoigne amèrement Claude Legrand, associé-gérant du parc d’attractions et de loisirs de Pétange (bowling, billard et aire de jeux pour enfants). D’abord confronté à l’obligation de limiter les clients à dix personnes par table, puis quatre, l’entrepreneur s’interroge : «On fait comment pour célébrer l’anniversaire d’un enfant ? Si je compte deux parents, voire un frère ou une sœur supplémentaires, on les place où ses invités ? De plus, avec le port obligatoire du masque à partir de 6 ans, les enfants n’ont vraiment plus envie de venir. C’est un cauchemar.»

archives Editpress

Bref, Claude Legrand estime à 80-85% sa perte en nombre de visites à l’aire de jeux en intérieur. «Heureusement, ou pas, on avait encore un stock de petites tables pour positionner les enfants à quatre sur la même table; nous avons dû fermer à la mi-mars, puis avons pu rouvrir le 13 juin, soit après les cafés et restaurants, car Xavier Bettel a prolongé le délai de réouverture, de manière explicite, pour les aires de jeux indoor pour enfants. Aujourd’hui nous sommes fermés depuis la fermeture de l’Horeca, à savoir depuis le 26 novembre.»

Et après les annonces gouvernementales de mercredi, Claude Legrand doit désormais composer avec la perte «des deux plus grosses semaines de l’année en termes de rentrées financières, tout comme pour le bowling d’ailleurs, car elles coïncident avec les vacances scolaires ». Dans l’incertitude totale, selon ses paroles, il tient à dire qu’il comprend les mesures sanitaires, «même si elles nous mettent dans une situation très difficile» , mais il souhaite encore bien souligner qu’aucun membre de son personnel n’a jamais été testé positif, malgré deux cas contacts qui ont été mis en quarantaine. Pour conclure, il est d’avis que ses clients seront de toute façon angoissés «et ne viendront pas» lorsqu’il pourra enfin relancer son affaire.

C.D

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