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« Rock de Rack » : le jeu comme outil contre les stéréotypes de genre


De nombreuses discussions et débats ont eu lieu tout au long de la journée au cours des neufs ateliers. (photo Hervé Montaigu)

Le festival «Rock de Rack» s’est tenu ce jeudi 28 octobre au Kinépolis Kirchberg, afin de sensibiliser plus de 200 élèves aux problématiques de genre dans la société, de façon ludique.

«Les garçons sont-ils plus forts en maths que les filles ?», «Est-ce que le fait d’être beau ou belle permet d’augmenter son salaire ?», «Les matières scientifiques sont-elles réservées aux garçons ?».

De nombreuses questions de genre ont été abordées ce jeudi dans les couloirs du cinéma Kinépolis, au Kirchberg, à l’occasion de la deuxième édition du festival «Rock de Rack». L’objectif de cette journée : sensibiliser les adolescents aux problématiques de genre et à l’égalité entre les sexes.

«C’est important d’entrer en dialogue avec eux pour les informer, les sensibiliser à l’égalité, surtout dans la lutte contre les stéréotypes, les préjugés, qui freinent encore trop leurs choix», a souligné la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, sur place pour la journée.

Un «Gender-Game» géant

Pus de 200 élèves, provenant de sept lycées luxembourgeois, ont ainsi participé à des ateliers pédagogiques organisés par 9 acteurs du pays, comme l’Armée luxembourgeoise, l’École du Théâtre ou encore le LISER. Ce-dernier s’est particulièrement démarqué cette année, avec un «Gender-Game» géant qui a conquis les adolescents.

Ce jeu de plateau grandeur nature, créé par l’Institut luxembourgeois, permet aux participants de déconstruire des stéréotypes et d’éveiller la curiosité du jeune public pour les raisonnements et démarches scientifiques.

Le Gender-Game a particulièrement conquis les jeunes durant cette journée. Photo : LISER

«Ce sont des questions très simples, de la vie de tous les jours, mais qui vont amener à des discussions. L’idée ici est de les rendre sensible aux questions d’égalité entre les sexes et surtout de développer leur esprit critique», explique Monique Borsenberger, chercheuse au LISER.

Le travail, les sciences, la société ou encore la politique sont autant de thèmes abordés durant une partie. Les questions-réponses du «Gender-Game» sont issues d’études et de recherches officielles, et apportent souvent leurs lots de surprises.

Important pour les deux sexes

Si beaucoup d’élèves, notamment filles, «se freinent» encore aujourd’hui dans leurs choix de carrière, en se fiant à des stéréotypes, la lutte pour l’égalité des sexes passe également par une sensibilisation auprès des hommes.

Un point important pour la ministre : «L’égalité n’est pas seulement une affaire pour les femmes, mais justement pour toute la société. Je vois les garçons participer et discuter durant ces ateliers et c’est vraiment l’objectif que nous voulons atteindre».

En plus des ateliers, l’après-midi a été marquée par la projection du film «Histoire(s) de(s) femme(s)», en présence de la réalisatrice Anne Schroeder, suivi d’un débat entre les jeunes et la ministre Taina Bofferding, ainsi que d’autres acteurs pour l’égalité femmes-hommes au Luxembourg.

Égalité entre les sexes : le Luxembourg dans le top 10 européen

Coïncidence de calendrier ? Alors que le Rock de Rack battait son plein ce jeudi, l’indice d’égalité de genre (GEI) 201 a été publié par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Le Luxembourg y figure cette année en bonne position, en intégrant directement le top 10 européen.

Le pays se situe ainsi à la 9e place (+2 points par rapport à l’année précédente) avec une note générale de 72,4 points (la moyenne européenne étant de 68). Les notes sont fondées sur les écarts et les niveaux atteints dans six domaines fondamentaux (et leurs sous-catégories respectives) : le travail, l’argent, le savoir, le temps, le pouvoir et la santé. L’indice 2021 inclut deux domaines supplémentaires : les violences à l’égard des femmes et les inégalités croisées, dont l’analyse détermine comment des facteurs tels que le handicap, l’âge, l’instruction, le pays de naissance et le contexte familial peuvent se conjuguer au genre pour créer des parcours différents dans la vie des femmes et des hommes.

Entre 2010 et 2021, le Luxembourg a gagné 11,2 points, soit la progression la plus forte parmi tous les États membres depuis l’introduction de l’indice. En particulier en ce qui concerne la prise de décision, l’emploi et le savoir. Des déficits sont à encore constater dans le domaine «temps».

«On voit les améliorations, les mesures politiques prises portent leurs fruits», commente Taina Bofferding. «C’est positif, c’est un bond en avant substantiel, mais c’est aussi important de continuer à investir et de poursuivre le travail sur ces questions-là.»

Sophie Wiessler

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