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Réfugiés : le Lisko « guide, accompagne, facilite… »


L'équipe du service Lisko, dirigé par Rita Thill-Bianchi, gère actuellement 356 dossiers impliquant 779 bénéficiaires de protection internationale. (photo LQ)

Mis en place le 1er avril à Merl, le service Lisko (Lëtzebuerger Integratiouns- a Sozialkohäsiounszenter) de la Croix-Rouge luxembourgeoise aide les bénéficiaires de la protection internationale à s’intégrer.

Le Lisko est «un service spécialisé destiné aux bénéficiaires de la protection internationale, définit Rita Thill-Bianchi, la responsable. Les personnes, que nous recevons et qui nous sont envoyées par l’OLAI (l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration) ont obtenu le statut de réfugiés au Luxembourg. Elles ont donc les mêmes droits et devoirs que les autres résidents.» Par exemple, elles auront accès à l’assurance maladie ou au RMG pour les plus de 25 ans.

L’approche du service tournera autour de la compréhension interculturelle : «Comprendre comment ces personnes vivent pour leur faire comprendre comment nous vivons ici, ajoute Rita Thill-Bianchi, qui poursuit : Notre rôle est pédagogique. Nous sommes des guides, des accompagnateurs, des coaches, des facilitateurs, voire des médiateurs.» Et cela dans plusieurs domaines : logement, travail, santé, éducation ou encore formation… Concrètement, les bénéficiaires de la protection internationale se rendent une première fois au service Lisko lors des permanences (lire encadré) pour une première prise de contact, indique la responsable. «Ensuite, on fixe un rendez-vous pour un deuxième entretien. On analyse ensemble la situation dans sa globalité : les compétences et les besoins. Chaque cas est particulier. Ensemble, nous établissons un projet d’intégration individuel avec des objectifs à court, moyen et long termes.»

Logement, travail, langue, culture…

Et un suivi se met en place entre l’une des assistantes sociales du Lisko (11,5 temps pleins au total) et la personne sous protection internationale, qui «y prend part de manière volontaire et y participe activement», souligne Rita Thill-Bianchi.

Dans ce travail, la priorité est donnée au logement. «La plupart des gens que nous suivons, même s’ils ont obtenu le statut, vivent encore dans les centres d’accueil, confie la responsable du service. Comme pour tous les RMGistes du pays, trouver un logement est difficile. Les propriétaires préfèrent les personnes en CDI.» Le Lisko travaille en étroite collaboration avec différentes institutions, comme l’Agence immobilière sociale (AIS), et lance un nouvel appel aux propriétaires «qui seraient particulièrement désireux de louer leur logement à des personnes ou familles réfugiées, soit sous bail à loyer, soit par le biais de l’agence immobilière sociale ou encore de la Wunnengshëllef» (tél. : 27 55 56 03; courriel : ressource.integration@croix-rouge.lu). «Nous allons mettre en place une garantie Croix-Rouge luxembourgeoise en matière de logements privés, indique la responsable. On garantit au propriétaire que son locataire sera suivi socialement par le Lisko et bénéficiera d’une guidance financière de notre part afin d’assurer, entre autres, le paiement du loyer. Cette garantie durera le temps qu’il trouve un CDI.»

Que le bénéficiaire de la protection internationale trouve un travail est l’autre priorité du service Lisko, qui collabore étroitement avec l’Adem. «C’est très varié, dit Rita Thill-Bianchi. Cela va du berger à l’universitaire. Le problème se situe aussi au niveau de la non-reconnaissance des diplômes. Par exemple, un pharmacien diplômé dans son pays ne peut travailler ici comme pharmacien, mais seulement comme aide-pharmacien. Pour le travail, nous réfléchissons aussi à un projet-concept à l’instar de ce qui se fait pour le logement.»

La barrière de la langue complique aussi les choses sur le marché de l’emploi pour les bénéficiaires de protection internationale. «Les cours de langue font partie du projet d’intégration que nous mettons en place avec le réfugié, indique la responsable du Lisko. Ce sont des cours de français en priorité, car c’est, selon les études, la langue la plus importante sur le marché du travail.» Le Lisko va donc organiser prochainement des ateliers de langue, mais aussi des réunions d’information pour comprendre les différentes institutions et la culture du Grand-Duché. Le tout dans le but que «les bénéficiaires de protection internationale s’intègrent socialement et culturellement dans notre pays, qu’ils deviennent autonomes», conclut Rita Thill-Bianchi.

Guillaume Chassaing

Les permanences

Situé au 64 rue Charles-Martel à Luxembourg, le service Lisko, centre luxembourgeois pour l’intégration et la cohésion sociale, accueille sans rendez-vous les mercredis de 8h30 à 11h30 et les jeudis de 14h à 16h. Après cette première prise de contact, chaque bénéficiaire de protection internationale est suivi individuellement, et sur rendez-vous, par l’une des assistantes sociales.

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