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Pollution de l’Alzette : le principe pollueur-payeur s’appliquera


La Ville de Luxembourg va devoir prendre en charge les dégâts causés par la pollution dans l'Alzette (Photo : Uli Fielitz/SIP).

Le 14 septembre, en raison d’un problème technique à la station d’épuration de Beggen, des eaux usées s’étaient déversées dans l’Alzette. «Le principe pollueur-payeur prévaudera», assure la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg.

Vingt heures durant, les eaux usées se sont déversées dans le cours d’eau. Si la pollution n’est pas d’ordre chimique, ses effets auraient été détectés jusque dans le système de prélèvement automatique de l’administration de la Gestion de l’eau à Ettelbruck. Cependant, si la norme de rejet de la station d’épuration de Beggen a été dépassée le jour de l’incident, les effets concrets de cette pollution sur la faune et la flore, au-delà des poissons morts le jour de l’incident, n’ont pas encore pu être démontrés jusqu’à présent.

Peu importe leur importance, le principe pollueur-payeur prévaudra, affirme la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, au député vert François Benoy, également conseiller communal de Luxembourg. La station d’épuration étant exploitée par la Ville de Luxembourg, ce sera donc à elle de payer pour les dégâts. Un fait entendu depuis le début par la bourgmestre Lydie Polfer qui accepte de prendre ses responsabilités environnementales.

«Un arrêté ministériel a ordonné à la Ville de Luxembourg de nommer un bureau d’expertise chargé d’évaluer le dommage environnemental (…) à la faune et à la flore aquatique», rappelle la ministre. «L’impact définitif reste donc encore à évaluer.» Les mesures qui devront être mises en place pour réparer ces dommages et les pertes des bailleurs de lots de pêche dépendront des conclusions du bureau d’expertise.

«Bien que certains paramètres de la qualité de l’eau se soient déjà normalisés au niveau d’avant l’incident, la réparation des dégâts sur la microfaune et la flore, ainsi que le rétablissement de l’écosystème peuvent prendre un temps beaucoup plus long», indique la ministre.

«Un plan d’urgence est nécessaire»

Si cet incident est regrettable, il a permis d’alerter sur ses suites néfastes. «Il montre clairement qu’une vigilance accrue est primordiale de la part de tous les opérateurs responsables de la qualité des rejets vers une masse d’eau», prévient Carole Dieschbourg. Aussi, il serait nécessaire «de mettre en place des systèmes de surveillance avec des sondes contrôlant en continu les rejets sur certains paramètres critiques et déclenchant une alarme en cas de dépassement de ces paramètres.»

Un tel procédé permettrait d’éviter un accident tel que celui du 14 septembre dernier. «Il est évident qu’un plan d’urgence fixant des procédures précises en cas d’alarme doit également être réévalué ou mis au point», précise la ministre. Or la station de Beggen ne disposerait pas d’un tel plan.

«Les réseaux d’évacuation des eaux résiduaires et les stations d’épuration sont des systèmes de plus en plus complexes», estime Carole Dieschbourg. «Il serait donc également primordial que les exploitants des stations d’épuration disposent à tout moment d’un service d’intervention d’urgence avec du personnel qualifié et compétent.»

Pour le moment, le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable est dans l’attente du rapport «circonstancié» que la Ville de Luxembourg est appelée à soumettre, conformément à un arrêté ministériel concernant la responsabilité environnementale engagée dans le cadre de l’incident de Beggen.

Sophie Kieffer

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