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Plus de 600 000 bons dans la nature


Le bon de 50 euros est à faire valoir dans un hôtel ou un camping du pays. Seuls 126 000 ont été utilisés. Après le 15 septembre, il sera trop tard. (Photo : Archives Editpress)

Le gouvernement a envoyé 750 000 bons d’une valeur de 50 euros aux résidents et aux travailleurs frontaliers pour profiter d’une nuit d’hôtel. Seuls 17 % ont été utilisés. Dans un mois, c’est fini.

Quatre copains, tous résidents, sont venus passer trois nuits dans la capitale, ils ont pris un guide et ont redécouvert Luxembourg à travers son récit riche de détails méconnus. Se sentir touriste chez soi, c’est visiblement une expérience qui a plu à ceux qui se sont prêtés au jeu. «On voit des choses qu’on ne voit jamais, même si on passe cent fois devant», assure le ministre du Tourisme qui recueille des tas de témoignages de son entourage, ravi d’un court séjour dans leur propre petit pays.

Ils sont 126 332, à l’heure actuelle, à avoir profité du bon de 50 euros que le gouvernement a offert à tous les résidents et travailleurs frontaliers pour passer une nuit d’hôtel au Grand-Duché. C’est peu quand on sait que 750 000 bons en tout ont été envoyés. L’action a déjà été prolongée à deux reprises pour donner encore une chance aux bénéficiaires de faire usage de ce bon aussi bien dans un hôtel que dans un camping. Comment expliquer ce manque d’engouement? «Je ne comprends pas. C’est l’occasion d’aller au restaurant et de dormir sur place, de profiter d’un bon petit-déjeuner le lendemain matin et d’une journée découverte», nous déclare le ministre des Classes moyennes et du Tourisme, Lex Delles.

Les bons sont valables encore un mois, jusqu’au 15 septembre, et ils ne seront plus prolongés. La fédération Horesca avait obtenu une prolongation jusqu’à la fin des vacances d’été, car l’hôtellerie avait souffert de la fermeture des restaurants. Il fallait donc laisser une chance au secteur de reprendre des couleurs avec la réouverture annoncée des restaurants mi-mai.

Mais les chiffres ne sont guère plus brillants. Du 2 au 6 août, donc cette semaine, 304 bons ont été utilisés. C’est peu pour la saison. Le week-end dernier, 526 bons ont été enregistrés dans les hôtels du pays. On ne connaît pas dans le détail si ce sont les frontaliers ou les résidents qui les utilisent. En revanche, on sait précisément que la mesure a déjà coûté 6,2 millions d’euros à l’État sur les 37,5 millions que pouvait contenir l’enveloppe.

Ce sont surtout les hôtels situés en secteur rural qui en profitent le plus, comme c’est le cas depuis le début de l’action. Ceux qui tirent la langue sont bien souvent dans la capitale.

«Maintenant, les jeunes sont en vacances, ils peuvent venir en ville boire un verre, manger un morceau et rester sur place. Les jeunes à partir de 16 ans ont reçu un bon», rappelle le ministre.

Les clients reviennent

Avec cette opération du bon de 50 euros, le gouvernement visait trois objectifs. Il s’agissait de donner un coup de pouce direct à l’hôtellerie et certains sont ravis de cette action qui leur a ramené du monde, des nouveaux clients résidents ou frontaliers, incités à s’en servir. Le ministère ne peut pas exploiter les données, donc il ignore les origines géographiques ou l’âge des utilisateurs.

Les bons, qui à court terme ont permis d’injecter 6,2 millions d’euros directement dans l’hôtellerie et indirectement dans la restauration, avaient d’autres visées. À moyen terme, les retombées devaient venir de l’effet boule de neige : les nouveaux clients sont censés encourager leurs proches à suivre leur exemple et à vivre à leur tour cette expérience de tourisme local. Enfin, à long terme, le but poursuivi était la fidélisation de cette nouvelle clientèle qui n’hésitera plus à faire des séjours dans ce Grand-Duché qui peut être si dépaysant.

Reste le problème de la capitale avec l’effondrement du tourisme d’affaires lié à la pandémie. «Nous sommes en train d’attirer de nouveau les congrès et on voit que la situation va s’améliorer dans un futur proche, mais cela dépend toujours de la pandémie et d’une éventuelle nouvelle vague d’infections.» Mais la reprise est là. «Nous avons des demandes pour l’organisation de congrès internationaux et j’ai encore eu un appel ce matin», annonce le ministre.

En attendant, les bons restent valables. Il en reste plus de 600 000 dans la nature et ça doit faire mal aux hôteliers du pays. Le ministre incite vraiment les gens à s’en servir, car ils ne seront pas prolongés au-delà du 15 septembre. Pourquoi ne pas découvrir la capitale que tout le monde croit bien connaître, mais qui recèle bien des secrets qu’un guide sera ravi de dévoiler?

Le bon a été égaré? Pas de problème, un simple e-mail suffit pour le récupérer. Envoyez un e-mail à l’adresse bon50@eco.etat.lu en indiquant vos prénom, nom et numéro de matricule auprès de la CCSS pour obtenir un duplicata. «Tous les jours, des gens écrivent pour récupérer leur bon», indique encore le ministre des Classes moyennes et du Tourisme, Lex Delles.

Geneviève Montaigu

2 plusieurs commentaires

  1. Qui voudrait aller en vacances au Luxembourg ?? Même si c’était gratuit les gens ne veulent pas venir

  2. Se hätten sollen dat fir restaurant’en man, awer esou ass mein an der poubell……..

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