Pétange : l’épilogue pour la plus ancienne cavalcade du pays

Le vent glacial et le ciel gris n’ont pas refroidi l’ardeur des milliers de spectateurs venus assister, hier, à la 60e cavalcade de Pétange, la plus ancienne du pays.

Le Prince David et la Princesse Rachel, saluant la foule, hier, dans les rues de Pétange. (Photo : Didier Sylvestre)

En même temps que Remich et Wasserbillig, la ville de Pétange a conclu, hier, la saison des cavalcades. Au vu de l’ambiance, le public ne peut qu’attendre avec impatience l’édition 2016. Il est à peine 14 h 30, soit près de trois quarts d’heure avant le grand départ de la cavalcade – programmée à exactement 15 h 11 – mais le couple Guernier, originaire de Conflans-en-Jarnisy en Meurthe-et-Moselle, est déjà prêt. Claudine, bien installée dans une chaise de camping, a trouvé l’emplacement idéal, non loin de la place du Marché, afin d’être aux premières loges pour assister au spectacle. Elle est parée pour recevoir « une pluie de confettis ».

Le public commence en effet à se presser le long du cortège. Les nombreux stands de restauration rue de Longwy et rue de Luxembourg, autour de la place du Marché, sont très sollicités. Une saucisse, une bière, et voilà le spectateur équipé avant d’assister au défilé. Pour les plus petits, les douceurs ne manquent pas entre churros et crêpes. Et il est en plus possible de faire plaisir à ses papilles tout en réalisant une bonne action. C’est ainsi, par exemple, que l’association pétangeoise La Main tendue, qui apporte un soutien à « toute personne victime de violence, quelle qu’en soit la nature », comme l’explique Monica, tient un stand de crêperie. Et une fois bien rassasiés, il est temps pour les enfants de harceler les parents afin d’obtenir un ballon à l’effigie de Mickey ou Spiderman.

> Techno et chanson de princesse

Il faut dire que l’offre est abondante. Comme le confirme Sarah, jeune Messine qui vend des ballons depuis plusieurs années lors de la cavalcade de Pétange, « cette année, il y a beaucoup de concurrents ». Mais l’heure du grand départ a sonné. Il est temps, pour la troupe Sax à fond qui assurait l’ambiance avant le défilé, d’entonner une dernière Salsa du démon avant de faire place au cortège.

Et quel cortège! Sur un parcours long de cinq kilomètres, entre les groupes folkloriques venus de toute la Grande Région et les nombreux chars, tous plus improbables les uns que les autres, il y en a pour tous les goûts. Côté musique également, l’heure est à l’éclectisme. Pour le bateau de pirates, c’est techno assourdissante, tout comme pour le char sur le thème de Mario Bros. Pour le char de Recogne, de la province de Luxembourg, sur le thème du conte de fées, l’ambiance est plus apaisée avec la gentille chanson Un jour mon prince viendra. La troupe des Disjonctés, elle, met en avant les Village People avec YMCA. Pour les adeptes du Far West, la country est de rigueur.

Bref, c’est dans une ambiance de joyeux bazar que les grands lèvent leur bière au passage des chars, tandis que les plus petits vont à la chasse aux bonbons, même si, dans ce registre, certains adultes n’ont rien à leur envier. Car le spectacle est aussi sur les trottoirs. En effet, les déguisements ne sont pas l’apanage des seuls participants au cortège. «Nous nous sommes déguisés pour participer pleinement à la fête», témoigne ainsi un couple d’un certain âge venu de loin. Gérard et Marie ont ainsi fait le déplacement depuis Frouard, en banlieue nancéienne, à l’invitation d’amis pétangeois. Sourire aux lèvres, habillés en Don Camillo pour monsieur et en nonne pour madame, ils ne semblent pas le moins du monde regretter d’avoir parcouru plus de 100 kilomètres.

Assurément, le Prince David et la Princesse Rachel, le couple régnant sur cette 60e cavalcade de Pétange, avait de quoi être réjoui, hier. Leur bon peuple affichait une joie de vivre et un entrain contagieux. Et après la cavalcade proprement dite, la fête n’est pas finie. Toutes les formations musicales ont ainsi défilé sous le grand chapiteau blanc installé place du Marché, de quoi conclure en beauté les festivités du carnaval.

De notre journaliste Nicolas Klein