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Pour Felix Braz le référendum ne résoudra pas la question du vivre ensemble


Le 7 juin, les citoyens luxembourgeois se prononceront par voie de référendum sur l’ouverture du droit de vote législatif aux résidents étrangers. Le CLAE, qui milite depuis toujours pour une telle ouverture, a profité du festival des Migrations pour tenir samedi une conférence-débat sur ce sujet.

Va-t-on continuer à faire le Luxembourg les uns sans les autres. Ou est-ce qu’on va faire le Luxembourg les uns avec les autres ? » Pour le Comité de liaison des associations d’étrangers (CLAE), c’est la question qui oriente le débat au sujet de l’ouverture du droit de vote aux étrangers en vue du référendum du 7 juin. Le CLAE a été fondé en 1985 avec l’objectif de faire société ensemble. Il milite pour une société où toutes les personnes qui y habitent doivent avoir les mêmes devoirs et les mêmes droits. « Le droit de vote doit être accordé selon la résidence », a ainsi martelé Eduardo Dias, du CLAE, samedi.

Alors que l’historien Denis Scuto a remis en contexte la logique nationale du droit de vote au Luxembourg (lire ci-dessous), il a également mis en avant les conséquences actuelles de la loi de 2008. Cette dernière permet aux descendants qui ont un aïeul luxembourgeois à la date du 1er janvier 1900 d’acquérir la nationalité : « Vous avez des Américains, des gens qui n’ont jamais résidé ici, qui peuvent voter aux législatives. Or des résidents qui habitent depuis des années au pays n’ont pas le droit de voter. »

Pour le reste, ce sont essentiellement les positions du ministre de la Justice, Félix Braz, et du président du groupe parlementaire du CSV, Claude Wiseler, qui ont orienté le débat. Alors que les deux hommes politiques semblent s’accorder sur le fait qu’il faille trouver une réponse au problème que constituent les 45 % de résidents interdits d’élections législatives, le consensus s’est arrêté là.

Une question d’actualité au-delà du 7 juin

Selon Félix Braz, « la formulation du Parlement (NDLR : résider depuis dix ans au Grand-Duché et avoir voté au moins une fois aux élections communales ou européennes) est une formulation patiente qui ouvre une perspective, qui ne demande pas tout de suite tous les résultats. » Le CSV de Claude Wiseler, quant à lui, vise « un autre chemin », à savoir celui de l’ouverture de la nationalité luxembourgeoise. Mais pour Félix Braz, le fait de se limiter à la nationalité ne va pas réussir à réduire le fort pourcentage d’étrangers. « Depuis 2008, nous avons déjà la double nationalité. Après un premier succès, aujourd’hui, la majorité acquiert la nationalité luxembourgeoise par recouvrement », a-t-il rappelé.

Même si leurs points de vue divergent en ce qui concerne les voies à emprunter, les deux hommes politiques partagent un même avis : la question de la participation des résidents étrangers restera d’actualité au-delà du 7 juin. « C’est un pas très important, un deuxième pas sera la réforme sur la nationalité, mais je ne m’imagine pas que ces deux instruments seuls suffiront », a ainsi avancé Félix Braz.

De notre journaliste Fabienne Armborst

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