L’ASBL Passerell va pouvoir continuer son travail auprès des migrants. L’association avait débuté l’été en annonçant que si elle ne trouvait pas rapidement de nouveaux financements, elle se verrait contrainte de stopper une grande partie de son activité de soutien aux demandeurs, bénéficiaires et déboutés de la protection internationale pour connaître et faire valoir leurs droits. Une campagne d’appel aux dons avait été lancée dans la foulée pour tenter de maintenir à flot les missions de l’association.
Aujourd’hui, Passerell pousse un ouf de soulagement. «Grâce à la mobilisation et aux dons de dizaines de particuliers, entreprises et ASBL, l’association est en mesure de conserver une partie de son activité salariée et ainsi continuer à veiller au respect des droits humains et à accompagner les personnes venues demander la protection internationale au Luxembourg», a annoncé l’association. La présidente Catherine Warin a tenu à remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées pour arriver à ce résultat.
Mais le travail de Passerell est toujours en sursis, rappelle l’association. Les dons, «conséquents», n’ont pas permis de conserver l’équipe initiale de trois chargées de projet à temps plein et d’un interprète à temps partiel et, à partir d’octobre, une salariée, assurera seule la supervision quotidienne des missions de l’ASBL. L’association demande à nouveau un soutien des pouvoirs publics afin de pérenniser ses missions de Passerell.
Le gouvernement s’active
Les difficultés de Passerell s’inscrivent dans une problématique plus large, poursuit l’association : ni le ministère de la Justice ni le ministère des Affaires étrangères ne subventionnent à grande échelle des organismes actifs dans la défense des droits humains. «Dans un État qui siège désormais au Conseil des droits de l’homme des Nations unies et qui affiche son ambition de soutenir les organisations qui œuvrent pour le respect des droits fondamentaux, cela nous questionne aujourd’hui sur l’engagement réel des pouvoirs publics à soutenir ces organisations», explique Passerell.
Le ministre Jean Asselborn a précisé, hier, en marge d’une conférence de presse sur l’Ukraine que le gouvernement «penche sur la possibilité d’augmenter l’enveloppe financière pour soutenir les associations engagées dans le domaine des droits de l’homme». Un subside de 7 000 euros aurait déjà été versé cet été à Passerell, suivi d’une autre aide financière émanant de la Justice.
Le ministre de l’Immigration a aussi tenu à souligner que l’État prend d’office en charge les frais d’avocat pour chaque demandeur d’asile qui décide de faire un recours en justice contre la décision prise par les autorités luxembourgeoises.